Les détenus des Sept-îles plus confortables que les aînés
Des organismes dénoncent le coût de construction de 90 M$ de la prison
SEPT-ÎLES | Les conditions de vie des personnes âgées en CHSLD sont moins bonnes que celles qu’on offrira aux détenus de la nouvelle prison de Sept-îles, déplore la Coalition avenir Québec.
Les électroménagers haut de gamme en inox et les télévisions plasma munies d’un système d’écouteurs de la nouvelle prison de Sept-îles ont fait sursauter le Conseil pour la protection des malades et la Fédération canadienne des contribuables, après son dévoilement jeudi.
Les organisations ont dénoncé son coût de construction de 90,9 millions $, qui aurait pu être moindre à leur avis.
À son tour, le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière de sécurité publique laisse entendre que les aînés en CHSLD n’ont pas droit à un traitement aussi «luxueux» que celui qui attend les futurs détenus de l’établissement.
REPAS PLUS ÉLEVÉ
Selon le député de Beauce-nord, André Spénard, il est inacceptable par exemple que le coût d’un repas en prison soit plus élevé que celui que l’on sert dans les CHSLD aux personnes âgées.
Selon des données du ministère de la Sécurité publique, en 2015-2016, le coût moyen d’un repas servi en établissement de détention a été de 3,27 $.
Pendant ce temps en CHSLD, le coût moyen est de 2,14 $.
Le député admet que la construction de la nouvelle prison était nécessaire, mais croit que le gouvernement offre trop de confort aux détenus.
«Il ne faut pas virer les prisons en Club Med (…) Quand quelqu’un entre en prison, il ne s’en va pas en voyage. Il faut qu’il sache qu’il a perdu certains droits», a dit M. Spénard.
COMPTES À RENDRE
Le député estime que le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a des comptes à rendre aux Québécois.
«Si on avait sauvé cinq ou dix millions, pensez-vous qu’on n’aurait pas pu mettre cet argent dans les CHSLD ou dans nos écoles qui tombent en décrépitude», a-t-il dit.
LE PQ SATISFAIT
Le nouveau centre de détention n’a pas coûté trop cher, selon Lorraine Richard, la députée péquiste de Duplessis, où est située la nouvelle prison.
«On ne peut pas prendre du vieux, c’est une construction neuve», a-t-elle dit en faisant référence aux accessoires critiqués.
«Il y a des normes et des standards à respecter, et c’est ce que ça a coûté. Il n’y a pas de luxe dans le nouveau centre de détention», a poursuivi la députée de Duplessis.
Mme Richard rappelle que sa circonscription attendait depuis longtemps cette prison à laquelle le Parti québécois a donné le feu vert pour la construction en 2013.
D’autre part, le cabinet du ministre des Affaires municipales et de l’occupation du territoire, Martin Coiteux, n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue.