La persécution des fumeurs

Comme chaque fois que j’écris sur la question des fumeurs, je précise d’abord une chose: je ne suis pas fumeur moi-même. Je ne défends pas mes intérêts, ici, ni même mes goûts, car comme une bonne partie de la population, la cigarette me dégoûte un peu.

Une fois cela dit, j’ai appris cette semaine qu’il sera de plus en plus aisé pour un propriétaire d’interdire à ses locataires de fumer chez eux. Et je me suis dit que l’état-nounou, qui veut encadrer chaque parcelle de notre vie, était vraiment en train de délirer.

TABAGISME

La guerre au tabagisme est devenue depuis longtemps une guerre contre les fumeurs. Le fumeur devient le renégat, le pestiféré à ostraciser pour avoir une société absolument hygiénique.

D’une certaine manière, contre lui, tout est permis: les interdictions se multiplient. Dehors du resto, du bar, de la terrasse! Et dégagez du trottoir devant l’établissement public.

Et maintenant dehors de chez toi, le pauvre! Seuls ceux qui auront les moyens d’acheter leur appartement ou leur maison pourront fumer chez eux. La cigarette sera un vice bourgeois.

L’enjeu dépasse largement le cas des fumeurs. Jusqu’où ironsnous pour construire une société aseptisée où chacun se purge de ses vices, pour rentrer dans le moule?

HYGIÉNISME

Si le fumeur doit être défendu, c’est justement parce qu’il devient presque malgré lui le symbole du droit de ne pas toujours se plier à la norme et à cultiver nos vices et plaisirs irréguliers.

Évidemment, chacun doit respecter les droits de l’autre. Nous avions trouvé, il y a quelques années à peine, un compromis. La cigarette ne doit pas tout envahir. C’est élémentaire.

Mais de là à chasser le fumeur chez lui?

Il existe une telle chose qu’une tyrannie au nom du bien. Elle se déploie sans mauvaise conscience. Rien ne l’arrête. Nous sommes à l’heure de l’autoritarisme hygiénique et sanitaire.