Deux semaines De crise sans interruption...
21 février L’émission J.E. et notre Bureau d’enquête rapportent les témoignages de deux anciens hauts gradés, Jimmy Cacchione et Giovanni Di Feo, ainsi que celui de l’ex-enquêteur Roger Larivière, qui affirment que la Division des affaires internes du SPVM a fabriqué des preuves contre eux pour les faire taire. Le soir même, le chef Philippe Pichet, se disant préoccupé par ces «faits troublants», demande à la Sûreté du Québec d’enquêter. 22 février Un quatrième ex-policier du SPVM, Pietro Poletti, déclare à notre Bureau d’enquête qu’il a été victime des mêmes tactiques des affaires internes.
23 février Le Journal révèle que la SQ entend également enquêter sur des allégations voulant que des policiers du SPVM aient touché des pots-de-vin du crime organisé. 24 février Selon un sondage LégerLe Journal-tva, 81 % des Montréalais pensent que le gouvernement devrait déclencher une enquête indépendante sur le SPVM. Le jour même, le ministre Martin Coiteux annonce que «plusieurs autres cas» problématiques ont été signalés à la SQ, l’incitant à élargir la portée de l’enquête en cours et à demander l’assistance de plusieurs autres corps policiers, ainsi qu’à la directrice du Bureau des enquêtes indépendantes, Madeleine Giauque. Il demande aussi au chef Pichet de lui produire un plan d’action visant à remédier à la situation. 25 février Le directeur Pichet convoque l’ensemble de ses cadres à une rencontre et réitère publiquement sa collaboration à l’enquête.
28 février Par «souci de transparence», le chef Pichet demande le transfert à la SQ de toutes les enquêtes criminelles déjà en cours aux affaires internes du SPVM, ainsi que celles à venir, jusqu’à nouvel ordre. Interrogé à Québec, le ministre Coiteux refuse publiquement de donner un vote de confiance à M. Pichet.
2 mars Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, déclare à l’animateur Paul Arcand que le chef Pichet sait depuis plusieurs mois que de graves allégations criminelles pèseraient sur certains membres de son état-major, notamment pour corruption, trafic d’influence et fréquentations douteuses liées à la mafia. Il déplore que ces cas aient été étouffés par les affaires internes qui auraient monté de «fausses allégations» pour s’attaquer aux policiers qui ont dénoncé ces cadres. 3 mars Le Journal rapporte qu’une conversation entre un influent mafioso et son avocat, enregistrée par des policiers en 2015, suggère que des policiers du SPVM seraient payés par le crime organisé italien. Le ministre Coiteux demande à la population de faire preuve de patience et annonce la nomination du commissaire Michel Bouchard pour piloter une enquête administrative sur les pratiques au SPVM. En début d’après-midi, le chef du SPVM suspend son directeur adjoint Bernard Lamothe jusqu’à nouvel ordre, en raison de nouvelles allégations potentiellement criminelles faisant l’objet d’une enquête par la SQ.