La Norvège trop forte au relais
Les quatre fondeurs canadiens se font sortir de l’épreuve en Finlande
LAHTI | Seul au monde et à plus de deux minutes du 11e rang au moment d’accepter son relais, Alex Harvey s’est offert un entraînement devant des milliers de spectateurs, hier à Lahti.
Avalés par les puissances norvégienne et russe qui leur ont pris un tour, les Canadiens n’ont pu compléter le relais 4 X 10 km des championnats mondiaux de ski de fond, au bout duquel la Norvège a conservé sa couronne mondiale en devançant la Russie et la Suède.
Après les séquences de Graeme Killick et Devon Kershaw en style classique, Harvey n’avait plus d’enjeu lorsqu’il s’est élancé en style libre. Les Américains, 11e au final à 5 m 31 s des champions norvégiens, venaient de passer depuis deux minutes lorsqu’il a accepté le relais de Kershaw.
«Il n’y avait pas grand-chose à faire, j’ai pris ça comme une séance d’entraînement. Je voulais quand même pousser, mais c’est sûr que tu te fais un peu moins mal s’il n’y a pas d’enjeu», a expliqué le Québécois qui, malgré cette déveine, a gagné à la loterie des tests antidopage après la course.
UNE PREMIÈRE
Après le premier quart de la course, les Canadiens étaient déjà sortis du décor. Lorsque Killick a donné le relais à Kershaw pour la deuxième portion en classique, ils accusaient deux minutes de retard sur le train mené par les Russes et les Norvégiens. Malade après le Tour de ski du début de janvier, l’état vulnérable de Killick n’a pu lui permettre de répondre aux conditions de neige molle observées par l’équipe canadienne. Le mal était fait.
À sa quatrième et dernière boucle sur le parcours de 2,5 km, Len Valjas a plus tard été invité à quitter la course lorsque le Norvégien Finn Haagen Krogh ainsi que le Russe Sergey Ustiugov qui le poursuivaient à une dizaine de secondes derrière lui l’ont rejoint.
«Ce n’étaient pas des conditions de course qui permettent de porter un jugement. Les écarts entre les pays [hier] démontrent que c’étaient des conditions difficiles pour skier», a exprimé l’entraîneur-chef de l’équipe, Louis Bouchard, à savoir si le résultat reflétait la profondeur du programme.
«C’est clair qu’on a moins de choix qu’un pays comme la Norvège. Par contre, on a un pays équivalant à la France, l’italie et la Suisse. On a 550 jeunes de 15 ans jusqu’à l’âge de l’équipe nationale qui participent à nos championnats canadiens. Ça, c’est une profondeur», soulève ensuite Bouchard.
BÉNÉFIQUE POUR LE 50 KM ?
Harvey dit avoir aimé le test qu’il s’est imposé en vue de l’ultime marathon de 50 km demain. Avoir poussé sans puiser dans ses réserves pourrait l’avantager, selon lui. Quelques-uns parmi les ténors du peloton ont dû insister davantage que le Québécois durant la journée d’hier, dont le Norvégien Martin Johnsrud Sundby, qui avait procuré une avance à son pays durant le troisième relais, ainsi que Ustiugov, qui a chassé en vain Krogh durant plus de 27 minutes dans le dernier quart.
«Eux, il a fallu qu’ils poussent. C’est sûr qu’ils ont entamé un peu leurs réserves. En deux jours, tu récupères, mais en comptant les autres courses depuis le début des championnats, ils ne partiront sans doute pas avec un réservoir empli à 100 %», croit le Québécois, en quête d’une première médaille en Finlande.