Un appétit non assouvi
Le match de jeudi face aux Predators de Nashville était attendu avec impatience, non seulement en raison du retour de P.K. Subban, mais aussi parce qu’il s’agissait du premier depuis la date limite des transactions. Force est d’admettre que les fans sont restés sur leur appétit.
Le Canadien n’a rien ajouté qui change de façon significative son attaque. Il faut toutefois reconnaître qu’on peut compter sur les doigts d’une main les équipes qui s’étaient réellement améliorées à la date butoir. En tête de liste: les Capitals de Washington et leur nouvelle acquisition, Kevin Shattenkirk.
DES JOUEURS D’UTILITÉ
Ceci étant dit, on a tout de même assisté, mercredi dernier, à un changement de cap chez le Tricolore. Marc Bergevin a fait l’acquisition de joueurs physiquement avantagés qui n’ont pas coûté cher. Par contre, il faut reconnaître que les Steve Ott, Dwight King ou Andreas Martinsen n’ont pas été échangés par leurs anciens clubs parce qu’ils avaient un impact avec ces derniers.
Soyons honnêtes, il s’agit de joueurs qui n’avaient plus d’impor- tance ailleurs et à qui on a offert une chance à Montréal. Il sera maintenant intéressant de voir l’utilisation qu’en fera le Canadien d’ici la fin de la saison.
LA FAMEUSE RÉPUTATION
Tout le monde s’entendait pour dire, mercredi, que la meilleure acquisition réalisée par Bergevin était celle de Dwight King, obtenu des Kings de Los Angeles en échange d’un choix de quatrième ronde.
Par la suite, on entendait les gens vanter son expérience et le fait qu’il comptait déjà sur deux bagues de la Coupe Stanley malgré ses 27 ans. Personnellement, je crois qu’il faut être prudent avec les fameuses réputations des joueurs. Si ça fonctionnait comme ça, on irait chercher tous les joueurs de quatrième trio qui ont fait partie d’une équipe gagnante!
Il faut plutôt regarder le rôle que ce joueur a eu au sein de ladite équipe championne. Dwight King jouait dans un quatrième trio. Quelle a été son importance dans les deux conquêtes des Kings? Je ne dis pas qu’il n’en a eu aucune. Par contre, en tant qu’homme de hockey, je regarde le rôle qu’il a joué.
Ce n’est pas parce que tu fais partie d’une équipe gagnante au cours de ta carrière que tu deviens automatique- ment un leader pour le reste de tes jours. Ça ne fonctionne malheureusement pas comme ça.
DES QUESTIONS ET DES RÉPONSES
La saison n’est pas terminée. Par contre, on peut dire en ce moment que l’équipe du Canadien n’est pas de beaucoup supérieure à ce qu’elle était avant la date butoir.
Je crois qu’à la fin de la saison, tout le monde aura des comptes à rendre sauf Claude Julien. Et ça comprend les membres du deuxième étage.
À mon avis, à un certain moment, Geoff Molson devra demander à Rick Dudley et compagnie pourquoi ils ont recommandé à Marc Bergevin l’acquisition de Brian Flynn, Torrey Mitchell ou Douglas Murray au fil des ans. Et à Trevor Timmins pourquoi il n’a pas repêché beaucoup de joueurs de la LNH au cours des cinq dernières années.
Le fameux plan quinquennal du Canadien se termine cette année. J’espère qu’on ne rembarque pas dans un autre. Le plan du Canadien devrait plutôt être d’avoir la meilleure équipe possible, année après année.
Si le CH ne parvient pas à faire un long bout de chemin en séries éliminatoires, qui écopera?
— Propos recueillis par Kevin Dubé