Souvenirs d’un grand bâtisseur du Journal
Éditeur durant 24 ans, il a contribué à créer l’identité du Journal de Québec d’aujourd’hui
«Le rêve d’être les meilleurs», voilà l’objectif qui a fait carburer Jean-claude L’abbée durant ses 24 années à titre d’éditeur du Journal de Québec, un règne marqué par les changements technologiques comme par l’inspirante ascension du Journal.
C’était le 24 mars 1982. Après six années au département des ventes, JeanClaude L’abbée est nommé éditeur du Journal de Québec par M. Pierre Péladeau. À 32 ans, il devient le plus jeune éditeur au Canada et amorce un règne qui sera parmi les plus longs au pays.
«C’était tout un risque de me nommer à 32 ans. Le Journal était déficitaire à ma nomination, mais nous étions profitables un an et demi plus tard», se souvient M. L’abbée, qui parle de ses années à la tête du Journal de Québec avec passion.
Cet important revirement financier a été en quelque sorte la première pierre d’un long chemin qui a mené Le Journal au rang de quotidien no 1 dans l’est de la province. «Notre travail aura été de concrétiser des rêves», explique l’ancien éditeur, précisant que celui «d’être les meilleurs» aura été le plus grand.
D’un quotidien qui vendait 30 000 exemplaires par jour alors que la concurrence en vendait 150 000, Le Journal de Québec a fait son chemin jusqu’à devenir no 1 en 2000, 18 ans après la nomination de M. L’abbée. «C’était la concrétisation de quelque chose de gros.»
DES IDÉES ET DU CONTENU
Cette ascension s’est faite à grands coups d’idées et de réformes qui ont eu pour effet de placer Le Journal à l’avant-plan des grands changements qui ont frappé le monde de l’information. M. L’abbée cite notamment l’arri- vée des sections Arts et spectacles et Économie, des pages d’opinion ou des suppléments du week-end comme ajouts primordiaux.
Et si Le Journal a toujours su être à l’avant des changements au niveau du contenu, il a toujours eu la même attitude face aux changements technologiques, rappelle Jean-claude L’abbée.
«Pendant que d’autres s’ajustaient à la technologie, nous avons toujours adapté la technologie à nous. Nous profitions de la progression du Journal pour implanter les nouveautés, ce qui fait que nous n’avons jamais fait de mises à pied à cause de l’évolution technologique», se félicite l’ex-éditeur.
UNE ÉQUIPE EN OR
M. L’abbée réserve ses derniers bons mots pour l’équipe qui a permis au Journal d’atteindre les sommets cités. Sans ces hommes et ces femmes aussi passionnés que lui pouvait l’être, jamais Jean-claude L’abbée n’aurait vécu tous ces succès.
«Quand c’était le temps de se serrer les coudes, on le faisait en ayant les mêmes objectifs. Cette implication et cet esprit d’équipe ont été primordiaux pour le succès du Journal de Québec », estime M. L’abbée, heureux de voir Le Journal continuer sur la lancée qu’il a contribué à mettre en place.