Le Journal de Quebec

Trump croit qu’obama l’espionnait

Des politologu­es estiment que le président tente d’esquiver le scandale russe

- BORIS PROULX

Donald Trump tente de détourner l’attention du public sur les liens entre son équipe et la Russie en prétendant avoir été mis sur écoute par Barack Obama, croient des experts.

«Je ne pense pas du tout que ce soit vrai. Il y a des impossibil­ités techniques et juridiques qui empêchent le président de mettre quelqu’un sur écoute depuis le Watergate», commente Karine Prémont, politologu­e à l’université de Sherbrooke.

Le président Trump a pourtant justement comparé sa situation au scandale d’espionnage du Watergate, qui a fait démissionn­er le président Richard Nixon en 1974.

Dans une série de tweets, tôt hier matin, Trump dit avoir été mis sur écoute pendant la campagne électorale, sans présenter de preuves.

«C’est terrible! Je viens d’apprendre qu’obama avait mis mes lignes sur écoute à la Trump Tower», a-t-il notamment écrit.

Les experts consultés par Le Journal accordent peu de crédibilit­é à ces allégation­s.

«On est dans la logique de la diversion. On voit une tendance de ce président à adhérer à des théories conspirati­onnistes», note Julien Tourreille, chercheur en résidence à l'observatoi­re sur les États-unis de la Chaire Raoul-dandurand de L’UQAM.

SOURCES DOUTEUSES

Les médias américains ont d’ailleurs retracé la source des informatio­ns douteuses relayées par Trump. Il s’agirait d’un animateur de radio conservate­ur, Mark Levin, dont les propos ont été plus tard repris par le site d’opinion d’extrême droite Breitbart.

Le porte-parole de M. Obama a tout nié, précisant que «le président Obama, ni aucun responsabl­e de la MaisonBlan­che, n’ont jamais ordonné la surveillan­ce d’un citoyen américain».

Selon la politologu­e Karine Prémont et spécialist­e du Watergate, faire appel à ce scandale «attise l’imaginatio­n» du public, pour faire paraître le président Trump comme une victime.

«Il veut détourner l’attention des liens de son administra­tion avec la Russie», analyse Mme Prémont.

Cette saute d’humeur du président Trump survient la même semaine que des révélation­s sur de secrètes rencontres entre plusieurs proches de M. Trump et l’ambassadeu­r russe aux États-unis.

TROP IMPULSIF

Le nouveau ministre de la Justice, Jeff Sessions, est dans l’embarras pour avoir rencontré cet ambassadeu­r au plus fort des soupçons de piratage de la campagne d’hillary Clinton par la Russie.

Le mois dernier, c’est le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Michael Flynn, qui a dû démissionn­er pour ses liens avec les autorités russes.

À savoir si cette «diversion» pourrait aider le président à faire oublier ce scandale, Julien Toureille en doute.

«Ça contribue à l’idée d’un président impulsif qui tire ses informatio­ns de sources peu fiables ou peu vérifiées.»

Trump a l’habitude de ce genre de déclaratio­ns inusitées. Il a par exemple longtemps adhéré à la théorie selon laquelle Barack Obama n’est pas américain. — Avec L’AFP

Jusqu’où s’est abaissé le président obama pour mettre mes téléphone sur écoute durant le processus sacré de l’élection. c’est comme nixon/watergate. méchant gars (ou malade). c’est terrible! Je viens d’apprendre qu’obama avait mis mes lignes sur écoute à la trump tower Juste avant ma victoire. rien n’a été trouvé. c’est du maccarthys­me!

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Dans une tentative de détourner l’attention des liens de son administra­tion avec la Russie, le président américain Donald Trump s’en est pris à son prédécesse­ur Barack Obama en l’accusant d’avoir mis ses lignes du Trump Tower sur écoute.
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karine prémont Politologu­e

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