Les petites choses
On s’emballe pour le retrait d’un crucifix, mais on ne veut pas débattre de laïcité parce qu’elle ne serait pas prioritaire ou pire encore un enjeu passéiste? Pourtant, ce retrait semble avoir déchaîné les passions. Sommes-nous juste bons pour nous indigner des petites choses et incapables de débattre d’une charte de la laïcité? On me taxera d’éternelle optimiste, mais j’ose croire que nous sommes capables d’un débat de fond.
LAÏCITÉ
Bien sûr, il existe d’autres enjeux prioritaires: l’éducation de nos enfants, la santé de nos familles, la dignité de nos aînés. Cependant, le débat de la laïcité revient nous hanter continuellement au fil des nouveaux accommodements déraisonnables et des décisions précipitées des conseils d’administration et de nos élus. S’il faut arrêter de mettre l’accent sur une communauté ou une religion plutôt qu’une autre, le débat sur la laïcité ne se fera pas en évitant de définir les bases de notre démocratie.
Dans les dernières années, les projets de loi se sont multipliés créant un flou dans les limites de l’état. Pour certains, l’état s’étend selon la définition de Bouchard-taylor (ou doit-on dire simplement Bouchard?) aux agents de l’ordre, de la justice. Pour d’autres, l’état c’est aussi tous les services: éducation, santé, garderies.
LES DÉBATS
Débattre des limites de la laïcité et de ses obligations est essentiel. Autrement, cet enjeu est laissé à des groupuscules qui en font tout et n’importe quoi et qui la réduisent à des attaques racistes et des commentaires xénophobes. La laïcité, ce n’est pas une toute petite chose que l’on discute dans un souper de famille pour passer le temps, c’est un enjeu d’état.
Arrêtons de penser que nous sommes nés pour un petit pain et travaillons à l’élaboration d’un projet plus complexe. Poursuivons la Révolution tranquille en assurant vraiment la laïcité complète de l’état et en sortant nos crucifix.