GND dans l’arène
Voilà maintenant que Gabriel Nadeau-dubois, un autre redoutable orateur selon l’opinion publique en cours, entre dans l’arène politique. Son entrée a certes été remarquée et fracassante. Il a eu tôt fait de porter un coup dans les flancs en déclarant «qu’il faut nous débarrasser de la classe politique qui nous gouverne depuis 30 ans».
Ses partisans ont applaudi son enthousiasme contagieux et mobilisateur. Les destinataires qu’il a éclaboussés déplorent ce propos radical qui tient de l’insolence juvénile. Ainsi, je me demande comment il s’y prendra pour changer ce qu’il dénonce comme étant la «classe politique» et par quoi il envisage qu’on la remplace. Une classe non politique ou apolitique composant une société autogérée d’électeurs sans élus?
De plus, je me demande à quelle autre classe il appartient lui-même. Comment pourra-t-il se présenter autrement que comme un professionnel de la politique ou un politicien de carrière si son premier emploi significatif à temps plein devient celui de député? Car, au contraire de nombreux prédécesseurs qu’il semonce, sa liste de réalisations professionnelles est plutôt courte.
J’ai bien hâte de voir si son expertise en sociologie lui permettra d’éviter ce piège classique de contribuer par ses décisions et ses actions à reproduire les effets du système qu’il dénonce. Mais pour ce faire, il faudra bien sûr qu’il ait changé de posture en quittant le rôle de critique dans l’opposition des pouvoirs en place, pour lequel il semble bien doué, pour occuper celui de gouvernant qui exerce le pouvoir en s’exposant aux critiques pour lequel son talent reste encore à être démontré.