Le Journal de Quebec

«Chaque fois que je mets un dossard, je “tripe”»

- ALAIN BERGERON

Quand Tyumen s’est désistée pour les finales de la Coupe du monde et que Québec est apparue dans le décor, le skieur le plus concerné a évidemment bien accueilli la nouvelle. Même s’il s’était déjà fait à l’idée d’un petit détour en Russie.

«Il y en a qui sont écoeurés en fin de saison de faire des courses, mais moi, honnêtemen­t, chaque fois que je mets un dossard, j’ai le goût. Je “tripe”. C’est pour ça que je m’entraîne à longueur d’année. Ce n’est pas lourd, de faire des compétitio­ns. Ç’aurait été plus difficile de finir en Russie, mais j’aurais réussi à avoir du plaisir quand même», avoue Alex Harvey.

UNE AUTRE DERNIÈRE CHANCE

Les traits tirés par le long voyage au lendemain du 50 km d’oslo, Devon Kershaw dit savourer tout autant que son pote Harvey le privilège de participer à des épreuves de Coupe du monde à Québec.

«Je ne suis plus aussi jeune et l’an dernier, quand j’étais à Canmore et au Québec, je pensais que c’était la dernière chance pour moi de faire des compétitio­ns internatio­nales ici. L’année prochaine, c’est sûr qu’on n’aura pas la même chance parce qu’il y aura les Jeux olympiques et en 2019, je pense que ce sera fini pour moi», dit l’ontarien de 34 ans.

UN FLOT DE MESSAGES

Les six années qui séparent sa médaille d’or remportée au sprint par équipe avec Devon Kershaw en 2011 et celle récente du 50 km en Finlande permettent d’illustrer la proliférat­ion des réseaux sociaux.

«J’en ai reçu plus qu’au sprint par équipe, surtout au niveau internatio­nal, soit sur Instagram ou Twitter. Souvent, c’est dans un langage que je ne com- prends pas! C’est surtout parce qu’il est question du 50 km qui est l’épreuverei­ne et que c’est une épreuve individuel­le. Sur la ligne, à côté du résultat, c’est ton nom qui apparaît», sert le Québécois comme explicatio­n.

LE DEVIN DEVON

Devon Kershaw se souvient d’un 50 km disputé à Trondheim, en Norvège, le 14 mars 2009, lorsqu’un skieur recrue de 20 ans avait terminé troisième et lui septième.

«C’est lui qui m’avait cassé les jambes!» se souvient-il d’alex Harvey.

Alors qu’il s’apprêtait à connaître les meilleures années de sa carrière, Kershaw se doutait bien que son jeune coéquipier allait atteindre des succès inégalés dans l’histoire canadienne.

«Quand tu gagnes une médaille dans une Coupe du monde à l’âge de 20ans, tu sais qu’il y a quelque chose de vrai qui s’en vient», évoque-t-il.

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