Le fleuve inonde leur logement
Une famille de Beauport a tout perdu lorsque le Saint-laurent est sorti de son lit durant la tempête
Les forts vents et les fortes marées en ont fait voir de toutes les couleurs à des résidents du secteur Montmorency qui ont vu leur appartement être complètement englouti par le fleuve hier matin.
Albert Audet était déjà parti pour le travail lorsque le fort torrent a commencé à s’infiltrer dans l’appartement situé au sous-sol d’un immeuble du boulevard Sainte-anne. Son fils Pierre se trouvait toutefois encore au lit et a eu un réveil plutôt brutal.
«J’étais couché et j’entendais un bruit d’eau qui coule. C’était comme une chute. Quand je me suis levé, ça entrait par le bas et le côté de la porte d’entrée. En quelques minutes à peine, il y avait déjà cinq pouces d’eau à la grandeur de la maison», explique le jeune homme de 15 ans.
EN PANIQUE
Lui et un ami de son père qui dormait aussi à la maison ont immédiatement filé à l’extérieur, pris de panique. «Ça montait tellement vite qu’on ne pense pas à rien ramasser. Pas de téléphone, rien. Tu mets tes bottes et tu sors», raconte l’adolescent qui a tout de même réussi à sauver les deux chats de la famille en entrant par une fenêtre.
Rapidement, l’eau atteignait une bonne vingtaine de centimètres et le mal était fait. Chaudière à la main pour retirer tant bien que mal de l’eau en attendant les pompes, Albert Audet demeurait positif même s’il n’était pas assuré.
«C’était tout du seconde main, ça ne valait pas grand-chose d’assurer. On va repartir à zéro», soupirait l’homme qui n’en est pas à son premier sinistre. «J’ai passé au feu il y a cinq ans et aujourd’hui, c’est l’inondation.»
TOUT PERDU
Dans le logement de quatre pièces, plus rien n’était récupérable. À travers les meubles à moitié engloutis, on pouvait voir flotter outils et vêtements un peu partout. «J’ai jamais vu ça. Au moins on a pu sauver les ordinateurs portables et les téléphones», philosophait M. Audet.
La famille a fait une demande d’aide auprès de la Croix-rouge pour être relogée en attendant de trouver un nouveau logis. L’ex-femme de M. Audet et mère de Pierre, Mélanie Deslauriers, est aussi venue prêter main-forte à la famille. «On est de la campagne, on est habitué de se serrer les coudes. On n’a pas le choix de s’aider», affirmait-elle.
DÉBORDEMENTS AILLEURS
Le fleuve a aussi fait des siennes dans d’autres secteurs de Québec, notamment sur la rue Dalhousie, près du Terminal de croisières. Tôt en matinée, une importante quantité d’eau poussée par les vents et la marée a recouvert le secteur, laissant certains automobilistes dans des situations hasardeuses.
À Cap-rouge aussi le fleuve a donné une petite frousse aux habitants du Chemin de la Plage-jacques-cartier. Même si l’eau a monté très près des quelques résidences situées à cet endroit, aucun dommage n’a été observé et aucune évacuation préventive n’a été nécessaire.