« Pas d’urgence », selon le ministère des Transports
Les 300 automobilistes pris dans la tempête historique n’ont pas reçu l’assistance de la sécurité civile
Même si 300 véhicules étaient coincés sur l’autoroute 13 Sud, dans l’ouest de Montréal, dans l’une des pires tempêtes qu’a connues la province depuis 30 ans, le ministère des Transports a jugé qu’il ne s’agissait pas d’une situation d’urgence nécessitant une «réponse gouvernementale».
Le résultat a été un cafouillage majeur qui a forcé certains automobilistes à passer jusqu’à 13 heures coincés sur l’autoroute. Certains ont manqué d’essence et ont dû affronter le froid en ne portant que des chaussures.
La tempête de mardi et d’hier a laissé quelque 50 centimètres sur la région de Montréal et jusqu’à 75 centimètres dans les régions de Saint-hyacinthe, Granby et Drummondville. Certains secteurs ont reçu plus de neige que lors de la fameuse tempête du siècle en 1971.
La direction régionale du ministère des Transports n’a pas jugé bon d’aviser la sécurité civile pour venir en aide aux gens coincés sur l’autoroute 13 Sud.
«À ma connaissance, la sécurité civile n’a pas été impliquée. Ce n’était pas considéré comme un événement d’urgence qui nécessite une réponse gouvernementale», a indiqué la porte-parole du ministère, Sarah Bensadoun.
Le directeur adjoint de l’exploitation du réseau à Montréal, Borislav Marislav, a été avare de commentaires lorsque joint par Le Journal. «Excusez-moi, Monsieur, je ne peux pas vous fournir d'information. Je dois vous quitter.»
POLICIERS DANS L’EMBOUTEILLAGE
Du côté de la SQ, au moins trois autopatrouilles se sont retrouvées dans l’embouteillage. Des agents ont accueilli des automobilistes en détresse dans leur véhicule. «Ils s’assuraient que les gens dans les véhicules ne manquaient de rien», dit Jason Allard.
Ce n’est que vers 4 h 30 que du renfort du service des incendies de Montréal s’est pointé sur place.
Le maire Denis Coderre et le premier ministre Philippe Couillard ont jugé la situation inacceptable. Le maire affirme que dès 23 h 50, la sécurité civile de la Ville a fait une conférence téléphonique sur la situation avec le ministère des Transports. Ce dernier n’aurait toutefois pas parlé des dizaines d’automobilistes pris sur l’autoroute.
OÙ ÉTAIT LE MTQ ?
Lors d’une seconde conférence téléphonique à 1 h 40, le ministère n’était pas en ligne. Hier, les ministères des Transports et de la Sécurité publique, la Sûreté du Québec et la Ville de Montréal tentaient de refaire le fil des événements pour savoir ce qui n’a pas fonctionné.