L’ex-coach aurait tenté de se justifier auprès d’une skieuse
Après avoir été chassé de l’équipe nationale de ski, l’ex-entraîneur Bertrand Charest aurait écrit une lettre de 11 pages à une skieuse où il justifiait les agressions alléguées par un «sentiment de détresse» et une «faiblesse».
Bertrand Charest voulait être aimé de tous. Et ce serait pour ne pas perdre l’amour de certaines skieuses qu’il aurait eu des relations sexuelles avec elles, soutenait-il dans sa lettre.
Pour Chantal, c’était «un cri de détresse». Pour Nancy, il était «faible et vulnérable». Mais Léa (nom fictif), elle, il l’aimait comme un fou.
L’amour de sa vie
C’est du moins ce que le coach déchu aurait écrit à cette dernière en 1998, pour justifier le fait qu’il aurait fréquenté trois skieuses de l’équipe nationale en même temps. Elle-même avait été questionnée par un dirigeant de Canada Alpin lorsque le scandale a éclaté.
Bertrand Charest considérait Léa comme l’amour de sa vie. «Toute la planète du ski le savait», selon ses propres termes.
Charest aurait écrit plusieurs lettres à Léa, lui disant qu’elle était la femme de sa vie et qu’il voulait des enfants avec elle. Certains extraits ont été lus hier au procès de l’ex-entraîneur, au palais de justice de Saint-jérôme.
Bertrand Charest fait face à 57 chefs d’agression sexuelle et de contacts sexuels sur 12 jeunes skieuses alors qu’il était en position d’autorité.
Il aurait écrit à Léa des choses telles que: «J’ai eu 11 heures de sommeil à rêver à toi comme un fou» ou encore «Il y a longtemps que je t’ai vue, je sens que l’éternité nous sépare». Charest ne l’aurait jamais rabaissée ou insultée, a admis Léa au juge Sylvain Lépine. «Il me faisait sentir spéciale», a résumé la femme aujourd’hui dans la trentaine.
Léa aurait eu une première relation sexuelle avec l’accusé en 1997, à l’âge de 17 ans. Les agressions alléguées se seraient ensuite répétées chez Charest, à l’hôtel et lors de camps de ski à l’étranger.
retour sur Les pentes
Hier, Léa a affirmé avoir été surprise que son ex-entraîneur soit retourné sur les pentes en 2014. «Canada Alpin nous avait promis qu’il ne “coacherait” plus jamais», a-t-elle spécifié. Pourtant, Charest avait toujours une licence lorsqu’il a été embauché au Mont-blanc, a noté hier son ex-patronne Catherine Fortier.