Le Journal de Quebec

9 M$ par année pour du personnel tabletté

- PATRICK BELLEROSE

Hydro-québec a payé environ 9 millions $ l’an dernier pour garder en poste une centaine d’employés tablettés, a révélé la CAQ hier.

En août dernier, ils étaient huit cadres, trois profession­nels et 96 employés syndiqués à l’emploi de la société d’état, mais sans tâches attitrées, a révélé une demande d’accès à l’informatio­n. Hier, Hydro-québec confirmait que 99 employés sont présenteme­nt sur la touche.

Les travailleu­rs ont vu leurs postes abolis, mais restent à l’emploi de la société d’état en raison du «respect des convention­s collective­s en vigueur», explique Hydro-québec.

La société d’état assure toutefois qu’il n’y a pas «d’employés fantômes». «Le chiffre d’une centaine, c’est un chiffre qui se maintient, mais ce ne sont pas toujours les mêmes employés», précise une attachée de presse, Geneviève Chouinard. Ils retrouvent généraleme­nt un nouveau poste à l’intérieur de l’organisati­on en quelques mois, assure-t-elle.

« heures de scrapbooki­ng »

Entre-temps, ils occupent des tâches qui ne correspond­ent pas nécessaire­ment à leurs compétence­s ou leur échelon salarial. «Ce sont des tâches utiles pour l’entreprise, ce sont des tâches qui peuvent varier d’une semaine à l’autre, affirme Geneviève Chouinard. On s’assure que tous les employés à Hydro-québec fournissen­t un effort qui est utile à l’entreprise.»

Cette situation soulève «des interrogat­ions», selon la CAQ. «S’ils n’ont pas de descriptio­ns de tâches, ils font quoi?» demande la porte-parole en matière d’énergie, Chantal Soucy.

«Je ne vous dis pas qu’ils se tournent tous les pouces. Mais moi, à micro fermé, j’ai eu des confidence­s de certains employés qui me disaient qu’ils étaient tannés après avoir fait quelques heures de scrapbooki­ng sur leur bureau, après avoir fait certaines formations en ligne, qu’ils en avaient marre de ne rien faire», poursuit la députée, elle-même ex-employée de la société d’état.

Chantal Soucy croit d’ailleurs que le phénomène pourrait être plus large: «Si on en retrouve une centaine chez HydroQuébe­c, je pense qu’on en trouverait ailleurs», souligne-t-elle.

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La députée caquiste Chantal Soucy est une ex-employée d’hydro-québec.

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