Enquête du gouvernement fédéral sur les pratiques des banques
Un manque de transparence dans la vente de produits financiers jugé préoccupant
AFP | Le gouvernement canadien a annoncé hier l’ouverture d’une enquête sur les pratiques commerciales trompeuses présumées des cinq plus grandes banques canadiennes, dont des centaines d’employés se plaignent de harcèlement.
L’agence de protection financière des consommateurs (ACFC) s’est dite «préoccupée» par les révélations sur le manque de transparence dans la vente de produits financiers par les établissements financiers, parfois conclue «sans avoir obtenu le consentement préalable» de leurs clients.
MÉTHODES MALHONNÊTES
La chaîne publique canadienne CBC avait révélé la semaine dernière des méthodes de vente malhonnêtes parfois uti- lisées par des employés de la Banque TD pour atteindre leurs objectifs, allant même jusqu’à enfreindre la loi pour conserver leurs emplois, selon les sources interrogées par CBC.«NOUS le faisons tous», a indiqué pour sa part un employé de la Banque Royale à CBC.
Une autre source explique avoir été menacée de perdre son emploi si elle n’atteignait pas ses objectifs de vente, ajoutant que les salariés reçoivent «chaque semaine des courriels surlignant en rouge les employés n’ayant pas atteint les objectifs de vente. C’est du harcèlement.»
Un courtier d’assurance de la Banque TD a assuré à l’émission Go Public que les employés sont «directement incités» à mentir pour vendre des produits et atteindre les objectifs de vente fixés par le management. Ces mensonges concernent notamment la teneur de certains produits financiers et la vente de produits peu adaptés à la situation financière des clients.
CENTAINES D’EMPLOYÉS
Encouragés par les révélations sur la Banque TD, des centaines d’employés des quatre autres plus grosses institutions financières du pays (RBC, BMO, CIBC et Scotia) ont contacté la CBC pour faire part de conditions de travail sous pression et de techniques de vente trompeuses similaires.
L’ACFC a indiqué vouloir enquêter «sur toute situation de non-conformité» pour faire «respecter la loi». Début février, l’agence avait déjà envoyé une lettre aux banques, les enjoignant à «s’assurer que la communication n’a pas pour effet de tromper les consommateurs lors du processus d’obtention de leur consentement» avant la vente de produits financiers.