Le Journal de Quebec

Béliveau lance... et compte encore !

La série présentée à Historia retient l’attention à plus d’un chapitre

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Contrairem­ent à Jean Béliveau, la télésérie Béliveau n’est pas parfaite. Mais elle comporte suffisamme­nt de bons éléments pour retenir notre attention, qu’on soit amateur de hockey ou non.

Présenté à Historia, le drame d’époque en cinq parties relate le parcours d’un des plus célèbres capitaines de l’histoire du Canadien de Montréal, un hockeyeur dépeint comme un homme droit, sensible, loyal, respectueu­x et aimant. Un saint, quoi!

Réalisée par François Gingras ( Trauma, Fortier), cette production de Pixcom est également dotée du plus gros budget de toutes les séries actuelleme­nt en ondes, soit 1 million $ par épisode.

SAUTS DANS LE TEMPS

Après avoir vu les deux premières heures, nous sommes certain d’une chose: l’argent est indubitabl­ement à l’écran. Les costumes, les décors, les véritables images d’archives… Le Québec des années 1950 et 1960 a rarement aussi bien paru à la télé. Et comme l’a mentionné François Gingras au terme du visionneme­nt hier matin, pas moins de 700 effets visuels ont été ajoutés en postproduc­tion, que ce soit pour rajeunir les comédiens principaux ou sublimer les séquences de hockey, qui sont franchemen­t réussies.

Béliveau commence toutefois de façon plutôt boiteuse. Avec ses trop nombreux sauts dans le temps, ses 15 premières minutes déconcerte­ront probableme­nt plusieurs téléspecta­teurs plus ou moins familiers avec l’histoire du numéro 4 du CH. De 2017 à 1949, en passant par 1970, cette entrée en matière nous a fait craindre le pire, mais heureuseme­nt, l’action décolle une fois qu’on comprend qu’on remonte jusqu’au début de la carrière de Jean Béliveau à Québec, au sein des Citadelles.

CONFRONTAT­ION

Autre choix discutable: celui d’avoir fait narrer la série par Mme Béliveau, ou plutôt la comédienne qui joue son rôle en 2017, Patricia Nolin. Ce procédé convenu donne une allure un peu poussiéreu­se au drame d’époque et brise la magie en nous faisant momentaném­ent sortir du récit. Fort heureuseme­nt, cette voix hors champ se fait entendre seulement quatre à cinq fois par épisode. Mais c’est quatre à cinq fois de trop.

Après un premier épisode articulé autour du bras de fer entre Jean Béliveau (excellent PierreYves Cardinal) et Frank Selke (Ron Lea), le directeur général des Canadiens qui tente par tous les moyens d’amener la prometteus­e recrue à Montréal, le deuxième épisode présente un autre fascinant jeu de pouvoir, celui entre Béliveau et Maurice Richard. Campé avec aplomb par Bruno Marcil, le Rocket n’a pas le beau rôle dans cette série. Richard est dépeint comme un rustre sans façon, voire un bully. On est loin du héros de Roy Dupuis dans le film de Charles Binamé de 2005. Le clash de personnali­tés entre Béliveau et Richard donne une heure de télévision particuliè­rement mémorable, étant donné le statut de légende des deux hommes.

Les autres acteurs de Béliveau tirent tous leur épingle du jeu, à commencer par Frédéric Blanchette en Butch Bouchard, Patrice Bélanger en Boom Boom Geoffrion et Madeleine Péloquin en jeune Élise Béliveau.

 ??  ?? Le bras de fer que se livrent Jean Béliveau (Pierre-yves Cardinal) et Maurice Richard (Bruno Marcil) dans le second épisode de la série Béliveau est fascinant à regarder. Il s’agit d’un des moments forts de cette saga en cinq épisodes.
Le bras de fer que se livrent Jean Béliveau (Pierre-yves Cardinal) et Maurice Richard (Bruno Marcil) dans le second épisode de la série Béliveau est fascinant à regarder. Il s’agit d’un des moments forts de cette saga en cinq épisodes.

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