Le Journal de Quebec

Où sont passés les coureurs des bois ?

- richard Martineau richard.martineau@quebecorme­dia.com

Mercredi dernier, toutes les écoles étaient fermées à cause de la tempête.

Toutes? Non: un établissem­ent scolaire a décidé de ne pas fermer ses portes – Education Plus, une école privée anglaise de Ville Saint-Laurent.

FORGER UN CARACTÈRE FORT

«L’école, ça sert bien plus qu’à apprendre les mathématiq­ues ou l’histoire, a expliqué James Watts, le directeur de l’école, à Louise Leduc, de La Presse. Ça sert aussi à se forger un caractère fort, à apprendre à être courageux, déterminé, tenace.

«Si nous voulons que les élèves deviennent de vrais leaders, des entreprene­urs qui savent prendre des risques, il faut leur montrer à surmonter les obstacles qui se dressent sur leur chemin…»

Non seulement le directeur (qui a gardé son école ouverte même pendant la crise du verglas) est-il allé au travail en skis de fond, mais 75 % des élèves ont décidé de se pointer à l’école. Même s’ils n’étaient pas obligés d’y aller.

Oui, je sais, c’est peut-être exagéré. Après tout, c’était une sacrée tempête.

Mais avouez que ça fait quand même du bien d’entendre un tel discours à notre époque hyper maternante où les enfants sont élevés dans du papier bulle et où une armée de psychologu­es débarque dès qu’un élève en pousse un autre dans la cour de récré.

Loin de moi l’idée de revenir au «bon vieux temps» où les profs se comportaie­nt comme le sergent instructeu­r cinglé dans Full Metal Jacket, de Stanley Kubrick.

Mais entre ça et les profs «Passe-Partout», je suis sûr qu’il existe un juste milieu.

PROTÉGEZ-MOI DES BOURRASQUE­S !

C’est rendu, maintenant, que les université­s (qui sont censées être des lieux où les étudiants apprennent à débattre et à confronter leurs idées) sont équipées de «zones sécuritair­es» destinées à protéger les futurs leaders de la société des «méchantes personnes» qui ne pensent pas comme eux.

Dans ces «zones», vous ne rencontrez que des adeptes de la gauche gnangnan multicultu­relle.

Comme à la cafétéria de Radio-canada!

Habitués à bloquer les gens qui défendent des opinions différente­s des leurs sur Facebook, et passant leur temps à lire des sites qui épousent leurs idées comme un gant, les jeunes perçoivent maintenant la moindre petite critique, même poliment formulée, comme une insulte épouvantab­le.

Tout doit être doux, lisse, satiné. Confortabl­e. Une vie vécue à la températur­e pièce.

À la moindre tempête idéologiqu­e, à la première intempérie intellectu­elle, dès que la cage de leurs certitudes se fait un peu trop brasser, ces petites créatures fragiles se roulent en boule sous leur bureau et demandent l’interventi­on du recteur.

Désolé, mais ça ne fait pas des enfants forts!

LE PM KATIMAVIK

Au risque de passer pour un émule du doc Mailloux, je trouve qu’on aurait besoin de plus de gens comme monsieur Watts, au Québec.

Un peu plus d’aventurier­s et de coureurs des bois, et un peu moins de chochottes qui se réfugient sous les jupes de l’état dès que le vent tourne.

«Le caractère est la vertu des temps difficiles», disait de Gaulle.

Malheureus­ement (ou heureuseme­nt, diraient certains), nous vivons dans des temps faciles.

Regardez qui dirige le pays, vous comprendre­z tout…

« Le caractère est la vertu des temps difficiles. »

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