Recours juridique contre le cours d’éducation financière
Sébastien Proulx
Le bras de fer se corse entre Québec et les enseignants à propos du nouveau cours d’éducation financière, alors que leurs syndicats contestent juridiquement cette décision afin d’obtenir un sursis.
Dans leur requête déposée en Cour supérieure, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) et l’association provinciale des enseignants du Québec (APEQ) contestent la légalité de la démarche du ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, qui a décidé de rendre obligatoire un nouveau cours d’éducation financière en cinquième secondaire à l’automne 2017.
Or, cette décision a été prise avant que des modifications officielles ne soient faites au régime pédagogique, si bien que les grilles-matières qui ont été adoptées en tenant compte de ce nouveau cours sont illégales, allègue la FAE.
PAS D’URGENCE
La fédération syndicale estime aussi que le gouvernement n’a pas fait la démonstration du caractère urgent de la situation, évoqué pour réduire la période de consultation sur ces changements à apporter, qui est passée de 45 à 20 jours.
De leur côté, la FSE et L’APEQ contestent la validité du projet de règlement déposé récemment par Québec pour modifier le régime pédagogique, afin d’y inclure ce nouveau cours.
En raison des démarches juridiques en cours, les syndicats n’accorderont pas d’entrevue à ce sujet, a-t-on indiqué.
La réponse a été la même au cabinet du ministre de l’éducation, Sébastien Proulx.
« DÉCISION IRRESPECTUEUSE »
En janvier, les syndicats ont dénoncé d’une seule voix l’implantation obligatoire de ce nouveau cours dès l’automne prochain, la décision ayant été qualifiée d’«irrespectueuse», d’«unilatérale» et d’«illégale».
Les enseignants ont reproché au ministre Proulx de ne pas les avoir consultés formellement avant d’aller de l’avant et d’implanter ce nouveau cours sans l’avoir d’abord expérimenté par des projets pilotes dans quelques écoles, une démarche sans précédent depuis au moins une vingtaine d’années, affirment-ils.
Le ministre Proulx avait alors répliqué que son intention d’implanter un cours obligatoire d’éducation financière était connue depuis longtemps et souhaitée par plusieurs. Il avait indiqué que les modifications réglementaires seraient faites sous peu, mais elles ne sont toujours pas en vigueur.