Bloc québécois : lamentable
C’est à pleurer! À l’évidence, Martine Ouellet, l’ex-député du PQ siégeant maintenant comme indépendante à l’assemblée nationale et désormais chef autoproclamée du Bloc québécois, ignore ce que signifie le mot «décence» en politique.
Comprenons qu’elle veuille conserver son salaire de député à Québec. Celle qui ne jure que par sa pureté de souverainiste radicale, qui au cours de sa carrière s’est permis de faire la leçon aux péquistes en bonne maîtresse de discipline, a l’outrecuidance de décider de cumuler les mandats.
Martine Ouellet est une version politique de Madame Sans-gêne, l’héroïne d’un vaudeville qui eut un énorme succès à Paris à la fin du 19e siècle.
Les libéraux ont dénoncé cette farce de cumuls, et on les comprend. Le premier ministre a raison quand il affirme que les péquistes auraient sorti l’artillerie lourde si un libéral avait osé agir de la sorte.
VAUDEVILLE
Et le vaudeville se poursuit. Le Bloc a une députation désormais réduite à 10 personnes. Pour que Madame puisse occuper son poste de députée à Québec, elle a nommé cinq souschefs bloquistes comme gardiens des cinq autres. Car elle croit que les absents n’ont pas toujours tort.
L’ambition de Martine Ouellet est donc sans limites. Et il ne serait pas surprenant qu’elle accepte, si cela se présentait, d’être aussi mairesse d’une municipalité.
L’opinion québécoise déjà blasée par les excès carriéristes des politiciens semble engourdie face à cette gimmick d’un nouveau genre, qui, ne le nions pas, entache ce qu’il reste de crédibilité à ce parti dirigé dans les années fastes par Gilles Duceppe.
Combien d’humiliations subiront les souverainistes avant de rendre l’âme? Et en ce sens, la cumularde qui, à l’assemblée nationale, aura la tête à Ottawa pour contrôler sa mince troupe est la métaphore de la fin d’une cause désormais sans avenir. Celle du BQ.