Les Québécois devront-ils payer la note pour Hydro ?
L’enfouissement de lignes soulève des questions
Le projet Northern Pass prévoit faire passer une ligne de haute tension au New Hampshire pour acheminer l’électricité du Québec. Le gouverneur de cet État américain, Chris Sununu, croit que l’enfouissement des lignes constitue un élément clé de l’acceptation sociale du projet. Qui paiera toutefois la note?
Pour calmer l’opposition, les promoteurs, Hydro-québec et l’américaine Eversource ont dû accepter d’enfouir les lignes à haute tension dans la région considérée comme un joyau environnemental en raison des Montagnes blanches. Plus de 100 kilomètres passeront sous terre, un procédé coûteux qu’hydro-québec a toujours refusé d’appliquer au Québec.
«Il y avait une grande préoccupation dans la population face au projet à cause de ses impacts sur l’environnement, sur la nature», explique le gouverneur du New Hampshire, Chris Sununu. Contrairement à sa prédécesseure démocrate, le gouverneur républicain nouvellement élu appuie fermement Northern Pass. Et il croit que l’enfouissement des lignes constitue un élément clé de l’acceptation sociale du transport de l’électricité québécoise vers les États-unis.
«Les promoteurs ont bien fait de répondre aux inquiétudes des gens, ajoute-t-il. J’ai fait des affaires dans la région et je suis bien placé pour comprendre l’importance de ces questions pour la population.»
Notre Bureau d’enquête révélait récemment qu’hydro s’apprêterait à défrayer les 500 millions de dollars que va coûter l’enfouissement par le biais de frais de transport versés sur une période de 20 ou 30 ans.
«Hydro-québec va payer pour la ligne construite au Québec et les Américains pour celles construites chez eux», affirme Lynn St-laurent, porte-parole de la société d’état. Mme St-laurent refuse toutefois de dévoiler les détails de l’entente, car cela selon elle, cela donnerait un avantage aux concurrents d’hydro.
PHILIPPE COUILLARD
Est-ce que le Québec va payer pour enfouir des lignes du côté américain, alors qu’elles ne le seront pas de ce côté-ci de la frontière?
Questionné par TVA Nouvelles, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, s’en est tenu à la version officielle de la société d’état. «La raison pour laquelle on fait ce projet, dit-il, c'est qu'au Québec, on a besoin pour soutenir nos services publics, éducation, santé, solidarité, du revenu que nous apporte la vente d'électricité à l'étranger.»