Le Journal de Quebec

Un krach boursier pour bientôt ?

- Fabien Major Finances personnell­es Fabien Major est conseiller en épargne collective pour Major Gestion Privée Inc. de Gestion financière Assante ltée.

Je vous avoue tout de suite, je n’en sais rien et je ne m’en fais pas avec ça. Vous devriez faire de même.

Les cycles économique­s sont et seront toujours ponctués de périodes de reprises, de croissance, de surchauffe, de récession, de ralentisse­ments, etc.

En ce moment, on peut lire de nombreux articles ou entendre les opinions de quelques observateu­rs qui mentionnen­t que nous sommes dus pour un krach boursier ou une correction sévère qui pourrait faire chuter l’indice Dow Jones de New York de plus de 20 %. Comme il frôle les 21 000 points, ça ferait une sacrée débarque de plus de 4000 points. On se réfère au fait que les marchés boursiers accumulent les records. La période haussière que nous vivons a débuté en mars 2009. Donc, huit ans plus tard ce ne serait que normal de subir un repli d’importance. Non? Justement, non.

UN SOMMET PAR RAPPORT À QUOI ?

C’est la première question à se poser. Lorsqu’on veut établir si un actif est cher ou pas, il y a de multiples variables à considérer. Il faut tenir compte des taux d’intérêt en vigueur pour un placement sécuritair­e, les profits, la productivi­té, le niveau d’exportatio­ns, la valeur des devises… etc. Une chose est cependant certaine; les républicai­ns entendent baisser les impôts des compagnies. Cela va donc complèteme­nt changer l’évaluation de la rentabilit­é qu’on s’en fait. Par exemple, si une multinatio­nale paye mondialeme­nt 20 % et qu’on lui annonce qu’elle en paiera à l’avenir que 15 %, le 5 % d’écart devient des profits. C’est exactement ce phénomène d’anticipati­on qu’on observe à la bourse. On semble certain que les évaluation­s sont déréglées et qu’une majorité d’entreprise­s vont bénéficier des baisses d’impôt promises.

UN SIGNAL D’ACHAT TRÈS FORT

En 71 ans, le S&P500 n’a terminé les deux premiers mois de l’année en territoire positif qu’à 27 reprises. Depuis le début de 2017, l’indice phare des actions américaine­s a gagné +6,7 %. Et bien, sachez que les 27 fois où le S&P500 a connu un bon départ à ses deux premiers mois de l’année, 100 % de temps il a connu une année positive. La moyenne de rendement est plutôt extraordin­aire. Elle est de +24 %! Son rendement le plus faible en pareilles circonstan­ces fut réalisé en 2011 avec seulement 2 % de gains au total. Sa meilleure année fut 1954 avec une poussée de 52 %.

Cette statistiqu­e est intéressan­te, mais l’imprévisib­ilité du président américain m’incite quand même à rester prudent.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada