Le Journal de Quebec

Les vétérans suivent la parade

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Cumulant plus de 50 ans d’expérience en humour, Jean-michel Anctil et François Massicotte n’ont jamais eu à faire face à autant de concurrenc­e que présenteme­nt. Parce que les humoristes, jeunes et expériment­és, se démarquent de plus en plus, les deux vétérans ont dû eux aussi se tourner vers les réseaux sociaux.

Pour son nouveau spectacle, Jean-michel Anctil a lancé le concours «Jean-michel Go» sur les réseaux sociaux. «Au lieu d’être des Pokémons, je cache une paire de billets de spectacle dans la ville où je me trouve, dit-il. C’est une façon d’aller chercher ces gens-là par le web, de les inciter à aller sur ma page.»

«Ça a vraiment beaucoup changé. Avant, à part les spectacles et la promo télé, on faisait des extras pour les DVD. Maintenant, avec le producteur, on se demande ce qu’on pourrait faire pour les réseaux sociaux», mentionne François Massicotte.

IMPACT 10 FOIS PLUS GRAND

Les deux humoristes ont commencé leur carrière au cours des années 1990. Pendant plus de deux décennies, la façon de promouvoir un spectacle est restée sensibleme­nt la même. La situation a toutefois complèteme­nt changé ces dernières années avec la popularité des réseaux sociaux.

«Les réseaux sociaux sont plus importants que les médias traditionn­els, affirme Jean-michel Anctil. J’ai eu récemment une rencontre avec mon producteur chez KO Scène. Il avait fait une étude où il avait placé un certain montant d’argent pour une pub sur le web. L’impact a été 10 fois plus fort qu’une pub télé, radio ou journal.»

«Tout le monde est sur Facebook, fait remarquer François Massicotte. Donc oui, il faut nous aussi être présent làdessus. C’est un tout. Mais il n’y a plus rien maintenant qui a un effet. Avant, tu passais à Ad Lib et le lendemain, tu vendais plein de billets. C’est très différent aujourd’hui.»

LES JEUNES SE DÉMARQUENT

Pour Jean-michel Anctil, «la game a changé» ces dernières années avec la proliférat­ion des très bons spectacles d’humour. «Il y en a de plus en plus. Les jeunes se démarquent. Ils veulent faire leur place. Si tu veux garder la tienne, il faut que tu sois aussi informé et outillé qu’eux.»

Sans le web, le père de Priscilla et Râteau indique qu’il aurait sûrement réussi à vendre des billets pour JE4NMICHEL, son quatrième spectacle en carrière. «Mais il y a peut-être une certaine clientèle que je n’aurais pas touchée. Avec ce show-là, il y a de plus en plus d’ados qui viennent me voir. Et ils ne viennent pas voir le show d’un “vieux”. Ils ont autant de fun que leurs parents.»

FACEBOOK ET TWITTER

Jean-michel Anctil et François Massicotte reconnaiss­ent devoir parfois se faire «pousser» par leur équipe pour écrire davantage sur les réseaux sociaux.

«Je n’aime pas aller sur Twitter, même si on me “force” à y aller, dit Jean-michel en riant. Je n’aime pas ce médium-là. Juste 140 caractères, ça ne me plaît pas. Mais Facebook, oui. J’y mets des vidéos et du contenu.»

«Ma blonde me dit tout le temps de m’en occuper plus, dit François. Je ne passe même pas une heure là-dessus par jour.»

Toujours curieux des nouveautés, Jean-michel Anctil a fait quelques Facebook live ces derniers mois. «L’impact des vidéos live est très, très fort, dit-il. Ce que j’aime des réseaux sociaux, c’est que c’est efficace pour vendre le show, mais aussi pour avoir des commentair­es du public.»

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FRANÇOIS MASSICOTTE
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JEAN-MICHEL ANCTIL

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