La vente de boissons gazeuses sera permise par les food trucks
Critiquée sur un volet de son projet pilote, la Ville de Québec fait marche arrière
La Ville de Québec a réagi promptement, hier, en tuant dans l’oeuf une première controverse sur son projet de cuisine de rue. D’abord interdite, la vente de boissons gazeuses a finalement été autorisée en réponse aux critiques.
Le changement de cap est survenu quelques heures à peine après une rencontre technique, en matinée, avec une quinzaine de restaurateurs. Au sortir de cette réunion, ils ont dénoncé en bloc l’article du règlement sur les camionsrestaurants qui interdit la vente de «produits usinés et préemballés, tels que les boissons gazeuses commerciales, à l’exception des bouteilles d’eau».
«C’est écrit noir sur blanc dans le cadre légal. Ils vont probablement reculer, c’est trop ridicule, c’est très étrange», s’est insurgé Yannick Montplaisir du restaurant Le Shaker.
«Ce n’est pas nécessairement qu’on ne voulait pas de Coke ou de Pepsi, c’était plus par rapport au caractère distinctif de l’offre culinaire qu’on recherchait», a fait valoir dans un premier temps la porte-parole de la Ville, Marjorie Potvin. La même porte-parole nous rappelait en milieu d’après-midi pour confirmer le virage à 180 degrés.
«Le libellé du règlement a prêté à confusion, donc il va être modifié pour permettre la vente de boissons gazeuses et de tout autre type de breuvages», a-t- elle indiqué.
Le maire Régis Labeaume a rapidement désamorcé la chose. «C’est une erreur, on relaxe, on se calme. Il va y avoir des boissons gazeuses. On va survivre. Eh! monsieur qu’il y a des problèmes dans cette ville-là!» a-t-il ironisé.
CRITIQUES SUR LES SITES CHOISIS
Les restaurateurs interrogés ont également manifesté leur déception quant aux 11 sites sélectionnés. L’exclusion de la promenade Samuel-de Champlain étonne. «J’ai l’impression qu’ils veulent faire revivre des endroits avec les food trucks, ils veulent amener un achalandage sur des sites fantômes ou très peu achalandés», a commenté Steeve Gros-Louis, du restaurant Sagamité.
Malgré les irritants, la majorité des restaurateurs interrogés ont dit vouloir embarquer dans l’aventure et ont encensé l’«ouverture» de la Ville qui se dit prête à modifier le règlement au besoin. «Rien n’est coulé dans le béton», a insisté Mme Potvin, rappelant qu’il s’agit d’un projet pilote sur deux ans.