Prélude au budget québécois
Le ministre Bill Morneau présentera aujourd’hui son deuxième budget. Nous savons déjà qu’il y aura un manque à gagner pour le Québec occasionné par la réduction des paiements de transfert en santé. Si la tendance se maintient, le budget fédéral pourrait handicaper la marge de manoeuvre budgétaire si chère au premier ministre Couillard. Jusqu’à maintenant, c’est l’ontario qui a profité du déplacement de l’économie canadienne d’ouest en est. Tout cela avec un PLC sans lieutenant québécois!
DÉFICIT ET CONCURRENCE
L’élection américaine ajoute aux soucis du ministre Morneau, qui devra s’assurer d’une fiscalité permettant aux petites et moyennes entreprises de demeurer concurrentielles face au géant américain. À défaut de mesures efficaces, il faudra prévoir la délocalisation de plusieurs entreprises vers les États-unis. Les dégâts seraient plus importants pour le Québec avec une économie et des emplois qui reposent amplement sur les PME.
Le ministre devra aussi se méfier des «trop pressés» d’un retour à l’équilibre budgétaire alors que l’intervention gouvernementale est encore nécessaire pour revigorer l’économie et favoriser la création d’emplois. Cette dynamisation pourrait atténuer les impacts des pertes budgétaires liées aux paiements de transfert.
RÉCOLTER SON DÛ
Nos élus québécois se tournent déjà vers le budget qui sera déposé par le ministre Leitao la semaine prochaine. Ils ont manifesté leur volonté pour que le siège social du futur secrétariat des infrastructures soit à Montréal, mais cela demeure un geste timoré avec un gouvernement Couillard qui ne veut pas paraître trop critique à l’égard du fédéral.
Pourtant, le gouvernement québécois aurait dû avoir la dent plus longue dans les transferts en santé, sachant qu’ottawa dispose d’un ministère de plus 10 000 fonctionnaires pour un domaine qui relève de la compétence des provinces.
Il devra aussi être original pour ne pas laisser dormir à Ottawa des sommes, comme les crédits d’impôt découlant des frais de garde, qui devraient revenir au Québec.