Le Journal de Quebec

Heurtel suspend le certificat d’autorisati­on

- TAÏEB MOALLA

Le ministre de l’environnem­ent, David Heurtel, a suspendu, hier, le certificat d’autorisati­on d’anacolor. Au grand soulagemen­t des citoyens du secteur, la capacité de production de l’usine de peinture de Cap-rouge baissera de moitié.

La production a donc été ramenée à son niveau passé, car l’entreprise ne respectait pas les conditions du certificat d’autorisati­on. Ce document émis le 1er septembre 2016 «autorisait une augmentati­on de production d’anacolor. Cette augmentati­on de production ne peut plus [s’appliquer] […] Ça revient au niveau antérieur. On estime que c’est à 50 % de ce que c’est présenteme­nt», a soutenu M. Heurtel.

Évoquant «la santé et le bien-être de la population» pour justifier sa décision, le ministre a ajouté «qu’anacolor avait jusqu’au 1er février [2017] pour se soumettre. Il n’y a eu aucune démarche d’entreprise pour tenter de respecter ce certificat».

Stéphanie Houde, porte-parole du Regroupeme­nt citoyen pour la qualité de l’air à Cap-rouge, s’est félicitée de ce développem­ent. «On est heureux. Enfin, on sent qu’on est entendus!» s’est-elle exclamée. Cette dernière espère toutefois que le gouverneme­nt du Québec ira plus loin en fermant l’usine dont les émanations ont suscité de nombreuses plaintes citoyennes au fil des années.

Réactions

Hier, Régis Labeaume a tenu à remercier le ministre Heurtel. «Ça prenait du courage politique et bravo […] On voit rarement ça au Québec», a-t-il lancé. Le maire de Québec a ajouté ne «pas comprendre le fonctionne­ment d’anacolor», dont les dirigeants lui ont écrit lundi pour demander une rencontre. L’offre de la Ville de racheter le terrain de l’usine – en vue d’un déménageme­nt – est toujours sur la table, a ajouté le maire.

De son côté, le député caquiste Éric Caire a signalé que «ç’a été long, mais le ministre a posé le geste qu’il fallait dans les circonstan­ces». Selon lui, Québec devrait maintenant utiliser le Fonds vert pour aider l’entreprise à acquérir les équipement­s nécessaire­s pour faire diminuer les émanations.

Anacolor a réagi hier soir par voie de communiqué en affirmant que le «geste de rupture» du ministre a été «pris au mépris de la loi, d’une entente et de l’autorité des tribunaux». La compagnie a ajouté que «le ministre s’autorise à mettre en péril une entreprise et ses 45 travailleu­rs».

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Le maire Régis Labeaume a salué la décision du ministre de l’environnem­ent.

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