Le Journal de Quebec

L’ex-patron de Charest se dit « estomaqué »

- CLAUDIA BERTHIAUME

Celui qui a engagé Bertrand Charest comme coach d’une formation d’élite des Laurentide­s a été «estomaqué» d’apprendre qu’il avait été écarté de l’équipe nationale en 1998, car il n’aurait jamais reçu de plainte à son sujet.

Régis Nivoix a été l’employeur de Bertrand Charest pendant quatre ans à la division laurentien­ne, dans les années 1990.

«En général, quand une mouche faisait un peu trop de bruit en bourdonnan­t, j’avais un appel», a dit hier l’ex-directeur alpin de la zone laurentien­ne.

À l’époque, il n’aurait eu aucune plainte de parents d’athlètes concernant l’accusé de 51 ans.

Ni plainte Ni rumeur

Régis Nivoix n’aurait pas non plus entendu de rumeurs d’allégation­s sexuelles concernant M. Charest, a-t-il affirmé au juge Sylvain Lépine, au palais de justice de Saint-jérôme.

La fille de Régis Nivoix a même résidé pendant deux ans à l’académie de ski fondée par le coach déchu. Elle n’aurait jamais rien mentionné qui soit déplacé, a souligné le témoin.

Régis Nivoix a donc été très surpris lorsque Bertrand Charest a été limogé par Canada Alpin en 1998, a-t-il noté.

L’ex-entraîneur avait alors été écarté de l’équipe nationale junior en raison d’allégation­s de relations sexuelles avec trois skieuses. Il est aujourd’hui accusé de 57 chefs d’agression sexuelle et de contacts sexuels à l’endroit de 12 jeunes skieuses qu’il a dirigées.

«Après avoir côtoyé de façon régulière tous ces athlètes, jamais personne n’est venu me voir. Et il y a eu des occasions»,

a-t-il expliqué.

Contradict­ion?

Une partie du témoignage de Régis Nivoix pourrait toutefois soulever un doute sur certains attoucheme­nts allégués. Une skieuse a affirmé que Bertrand Charest lui aurait touché les parties génitales en se rendant à une course en Outaouais, en mars 1996.

Une autre skieuse l’a confirmé à la cour. Or, d’après M. Nivoix, l’équipe de l’accusé n’aurait pas participé à cette compétitio­n, mais plutôt à une autre qui s’est tenue dans Lanaudière.

La Couronne a tenté de s’attaquer à la crédibilit­é du témoin, en contre-interrogat­oire.

Régis Nivoix a notamment admis être allé voir Bertrand Charest dix fois en prison. Il lui aurait même donné 60 $ pour sa cantine. Avocat de profession, il a représenté la compagnie de verrerie de l’accusé dans deux litiges.

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régis nivoix Témoin de la défense

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