Un parquet de 800 M$ à la société d’état
Il s’y transige des milliers de mégawatts en Amérique du Nord
Chaque jour, Hydro-québec négocie des milliers de mégawatts d’électricité en Amérique du Nord à partir d’un parquet de transactions spécialement aménagé à son siège social de la métropole. Le Journal l’a visité.
Le 18e étage de la tour Hydro-québec vaut de l’or. L’an dernier, les 48 employés du parquet de transactions de la société d’état ont généré plus de 800 millions$ de profit à eux seuls.
«Avec 15 % du volume d’électricité d’hydro-québec, on génère 30 % du bénéfice», souligne le grand patron du parquet des transactions énergétiques de la société d’état, Simon Bergevin.
Actifs 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, les courtiers d’hydro-québec vendent et achètent de l’électricité un peu partout chez nos voisins du Sud et en Ontario.
«C’est comme à la Bourse. Chaque marché d’électricité est géré par un organisme indépendant. Nous, on soumet nos offres aux acheteurs et lorsqu’elles sont acceptées, on a une transaction», explique M. Bergevin.
Lors de notre passage, des courtiers d’hydro-québec surveillaient de près les marchés de la Nouvelle-angleterre et de New York. Les prix étaient bons: il y a eu des transactions.
Il faut dire que les États américains limitrophes à celui du Québec achètent beaucoup de notre électricité disponible à toute heure du jour. Environ 75 % de nos exportations trouvent preneurs en Nouvelle-angleterre et dans l’état de New York.
L’an dernier, Hydro-québec dit avoir obtenu un prix moyen de 5 cents pour chaque kilowattheure vendu hors Québec.
Une affaire payante alors que chaque kilowattheure vendu à l’exportation coûte environ 2 cents à produire à Hydro-québec actuellement.
DES PRODUITS UNIQUES
Outre la vente en temps réel, Hydro-québec dit avoir développé au fil des années une expertise dans la vente de produits énergétiques dérivés qui viennent alléger son niveau de risque.
Plus de 50 % de ses ventes actuelles proviennent de contrats à terme et d’options d’achats mis à la disposition de ses clients.
Rappelons que le Québec compte 15 interconnexions avec les États voisins qui lui permettent d’exporter jusqu’à 6000 mégawatts à l’heure.