Le Journal de Quebec

Gestion de crise 101 pour humoristes

Le gérant de Mike Ward et Guillaume Wagner a vécu plusieurs tempêtes sur le web

- Raphaël Gendron-martin l@ raphael.gendron-martin@quebecorme­dia.com RGMARTINJD­M

Les réseaux sociaux ont complèteme­nt changé la donne pour les humoristes qui aiment déranger. Mike Ward, JeanFranço­is Mercier et Guillaume Wagner ont récemment dû gérer des crises sur le web pour des blagues qui avaient été mal reçues.

Il y a quelques années, une blague controvers­ée d’un humoriste faisait rarement des vagues en dehors des salles de spectacles. Ce n’est plus le cas depuis l’arrivée des réseaux sociaux. Plusieurs comiques ont vécu, parfois malgré eux, «le côté sombre» de ce nouvel outil technologi­que, en étant impliqués dans diverses polémiques.

S’il en est un qui connaît la gestion de crise sur les réseaux sociaux, c’est bien Michel Grenier, le gérant de Mike Ward et Guillaume Wagner. Dans les dernières années, ses protégés ont souvent été mêlés à des controvers­es de tous genres. Et avec les réseaux sociaux, une petite blague mal interprété­e peut rapidement devenir un scandale national.

«Le mieux pour un artiste dans un moment de crise, c’est de ne pas commenter, dit Michel Grenier. Sinon, tu alimentes quelque chose. Il faut laisser le temps passer. Chaque fois que tu en remets, tu propages cette nouvelle-là. Plus tu brasses de la merde, plus ça sent mauvais.»

ACCÈS DIRECT À L’ARTISTE

Avec les réseaux sociaux, les détracteur­s ont aussi un accès direct à l’artiste qu’ils veulent insulter. «Il y a 25 ans, si j’haïssais telle personne, je pouvais peut-être envoyer une lettre au Journal de Montréal, dit le gérant. Aujourd’hui, je peux l’écrire sur Instagram, Twitter, Facebook...»

Dans la dernière année, en raison de son procès face à Jérémy Gabriel, Mike Ward a reçu sa part d’insultes sur les réseaux sociaux. Et son gérant lui a dit d’essayer de s’en détacher le plus possible. «Mais c’est difficile de se couper de tout, convient-il. Moi-même, je recevais des appels toutes les nuits, des menaces de mort.»

«Ce que je dis à mes artistes, c’est que peu importe, ils ne peuvent pas changer l’idée des gens. Quand tu as une opinion, elle est cristallis­ée. Il faut donc les laisser aller dans leurs croyances.»

Michel Grenier laisse l’entière liberté à ses artistes d’écrire ce qu’ils veulent sur les réseaux sociaux. «J’ai confiance en leur intelligen­ce, dit-il. La seule chose que je leur suggère, c’est de faire leurs crises pendant les séries du Canadien!»

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