Le Journal de Quebec

« On a des croûtes à remanger »

- RICHARD BOUTIN

Si elle déplore les façons de faire des équipes de la NCAA, Danièle Sauvageau reconnaît également que Hockey Québec et Hockey Canada doivent corriger des lacunes dans le développem­ent du hockey féminin.

«Nous avons des croûtes à remanger dans le développem­ent du hockey féminin au Québec, illustre celle qui a mené le Canada à la médaille d’or aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002 et l’argent à ceux de Nagano en 1998.

«Lors du premier cycle olympique, le Québec comptait entre 35 et 37 % de l’équipe nationale. C’est inquiétant de voir que certaines de nos filles n’ont pas rempli les standards physiques lors du camp estival. Au mondial, nous aurons deux Québécoise­s. Ça me désole.»

MANQUE DE COMPÉTITIO­N

«Chapeau à Caroline Ouellette pour ce qu’elle fait avec l’équipe pee-wee et ce que le Canadien fait avec les Canadienne­s, mais c’est la catastroph­e entre les deux et personne n’en parle, de renchérir l’entraîneur-chef des Titans de Limoilou, Pascal Dufresne. On n’a pas les reins assez solides pour perdre dix filles par année. À l’exception du circuit universita­ire, il n’y a pas de compétitio­n dans nos réseaux.»

Sauvageau pointe aussi en direction de Hockey Canada. «Il faut qu’ils cessent d’évaluer les filles qui évoluent dans la NCAA et encadrent celles qui jouent au Canada. Il faut convenir avec Hockey Canada d’un plan d’action concret où les filles sauraient qu’elles n’ont pas besoin d’aller aux ÉtatsUnis. On a besoin d’une vision commune. Si ça ne bouge pas, on va contribuer au développem­ent du hockey américain.»

DES ROBOTS AUX ÉTATS-UNIS

Sauvageau estime que la présence plus nombreuse des Québécoise­s dans la NCAA est l’une des raisons qui expliquent la diminution dans les rangs de la formation canadienne. «Les Québécoise­s dans la NCAA ne sont pas développée­s selon leur talent. Au Québec, ce ne sont pas des robots qu’on développe, mais des joueuses de finesse.»

Sauvageau ne tarde pas à s’insurger quand certains lui parlent des succès de Marie-philip Poulin à Boston College. «Marie-philip aurait pu se développer sur l’étang du parc Lafontaine. Elle possède un talent incroyable!»

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