Le Journal de Quebec

Le coup de foudre de Christian Larrivée

L’ancien choix de repêchage du Canadien a trouvé sa place en Norvège

- Mathieu Boulay

Quand il a terminé son stage junior avec les Saguenéens Chicoutimi, en 2003, Christian Larrivée était promis à un bel avenir dans le hockey profession­nel. Toutefois, il ne se doutait pas que sa carrière lui permettrai­t également de connaître une histoire d’amour avec un pays qu’il connaissai­t à peine avant d’y mettre les pieds.

Tout a commencé alors que Larrivée prenait part à un camp du Canadien au début des années 2000. À ce moment, l’attaquant était animé par un sentiment d’infériorit­é qu’il a encore de la difficulté à expliquer aujourd’hui.

«En voyant des vedettes comme Saku Koivu sur la glace, je me demandais ce qu’un petit gars de Gaspé comme moi faisait là, a affirmé Larrivée. Même si j’avais le physique et le talent, je ne me sentais pas à ma place. Mon mental n’était peut-être pas assez fort.»

L’ancien choix de repêchage en 2000 reconnaît qu’il a fait quelques erreurs qui ont mené à la fin de son associatio­n avec l’organisati­on du Canadien au terme de son contrat de trois ans.

«J’étais tanné de me promener entre la Ligue américaine et la ECHL lors de ma deuxième saison (2004-2005), raconte-t-il. Un moment donné, ils m’ont dit que je de- vais retourner dans la ECHL, mais j’ai refusé. C’est peut-être à ce moment qu’ils m’ont barré de leurs plans. Mon contrat n’a pas été renouvelé par la suite.»

UNE VIDÉO QUI A TOUT CHANGÉ

Il a eu une discussion avec Marc-andré Thinel au sujet du hockey en Europe. «Il m’a dit d’essayer et que je ne le regrettera­is pas», a précisé Larrivée.

C’est finalement son ami, le défenseur Steeve Villeneuve, qui lui a ouvert les portes pour un boulot en Norvège pour la campagne 2006-2007.

«Il a envoyé une vidéo à l’équipe de Storhamar dans laquelle j’apparaissa­is aussi. Mon jeu a attiré les regards des dirigeants. Finalement, je suis venu seul ici.»

Après sa première saison en Norvège, il a passé les trois suivantes au Danemark et en Suède. Toutefois, il est revenu avec Storhamar en 2010 pour de bon. Il vient de compléter sa septième saison consécutiv­e avec cette formation de première division.

En 264 parties en sol norvégien, le capitaine a accumulé 339 points pour se retrouver au 30e rang des meilleurs marqueurs de l’histoire de ce circuit.

«J’ai eu des offres pour évoluer à nouveau dans la Ligue américaine au cours des dernières années, mais je les ai refusées», a souligné Larrivée.

UNE QUALITÉ DE VIE SUPÉRIEURE

L’attaquant de 34 ans demeure avec sa fiancée à Hamar, une ville de 35 000 habitants située entre Oslo et Lillehamme­r.

«Au fil des années, je suis devenu un grand fan de la Norvège et j’ai même appris la langue, admet le Québécois. Ça ressemble beaucoup au Canada et j’aime sa culture.

«Il y a moins de stress que chez nous et les gens sont sociables. En gros, Hamar, c’est le bonheur!»

Son histoire pourrait inspirer de jeunes patineurs qui n’auront pas la chance d’évoluer dans la LNH.

«La LNH, c’est le rêve de tous les joueurs, souligne Larrivée. Pour plusieurs, si ça ne fonctionne pas, tout est fini.

«Je suis la preuve que tu peux avoir une belle vie sans jouer dans la LNH.»

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Le Québécois Christian Larrivée a adopté la Norvège en 2006 et a même appris la langue.

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