La NCAA vide les universités québécoises
Les universités des États-unis utilisent tous les moyens pour recruter des Québécoises
Les équipes de la NCAA sont agressives comme jamais pour dénicher les meilleures hockeyeuses issues des rangs collégiaux québécois.
On assiste actuellement à un exode des meilleurs éléments qui s’engagent de plus en plus tôt dans la NCAA.
«Depuis un an, la folie a repris, résume l’entraîneur-chef des Titans de Limoilou, Pascal Dufresne. La NCAA a laissé tomber les règles qui empêchaient les équipes de recruter avant la dernière année collégiale. Certaines filles ont signé pour la saison 2020-2021.
«Toutes les équipes du circuit universitaire québécois ont mal à la tête parce que les meilleures filles des prochaines années sont toutes signées, de poursuivre Dufresne, dont quatre filles se sont engagées avec les Golden Knights de Clarkson au cours des der- niers mois. Certaines de nos filles ont eu 24 heures pour signer, sinon on leur disait que la bourse ne serait plus disponible.»
« PAS LE DROIT DE SORTIR UN DOLLAR »
Championnes nationales, les Golden Knights ont notamment aimanté les attaquantes Élizabeth Giguère et Gabrielle David.
«Élizabeth est la meilleure joueuse au pays dans son groupe d’âge (U-19) tout comme Gabrielle chez les U-18 au Québec, affirme Dufresne. Je fais tout pour aider les équipes universitaires canadiennes, mais j’avais dit à Élizabeth qu’elle n’avait pas le droit de sortir un dollar de ses poches compte tenu de son talent et de l’intérêt à son endroit.»
Danièle Sauvageau dénonce les façons de faire des équipes américaines.
«Recruter aussi tôt au Canada est une pratique déloyale qui a des conséquences importantes pour les filles parce qu’elles n’ont pas toute l’information en main», soutient la directrice générale du programme de hockey féminin des Carabins de l’université de Montréal.
«Les filles prennent des décisions sans faire le tour du jardin. On m’a dit que des filles de 14 ans avaient été recrutées avec la menace qu’il n’y aurait plus de bourse si elles ne s’engageaient pas immédiatement. L’information est souvent déloyale, erronée et manipulatrice», ajoute-t-elle.
ARGENT ET VISIBILITÉ
Les bourses d’études ainsi que la visibilité accrue auprès des bonzes de l’équipe nationale canadienne sont parmi les raisons les plus avancées pour expliquer l’exode vers le sud.
«L’écart financier est minime quand tu considères tous les aspects et j’invite les parents à s’asseoir et à regarder le portrait global sans compter les risques importants que la fille prend au niveau de son développement comme joueuse et de son éducation, poursuit Danièle Sauvageau.
«La fille de premier plan qui va dans la NCAA perd sa bourse de recrutement de la Fondation du sport d’excellence, son crédit d’impôt et son brevet [sauf pour l’été] du volet développement de l’équipe nationale.»