Les Leafs s’en viennent
Regardez donc qui talonne les Bruins au troisième rang de la division Atlantique. Eh oui! Les Maple Leafs de Toronto. Personne n’avait prévu que les Torontois seraient au plus fort de la course aux séries à ce stade de la saison.
Deux sites spécialisés en analyse de statistiques sportives leur concèdent de bonnes chances de mériter un laissezpasser pour le tournoi printanier.
Moneypuck évaluait cette possibilité à 74,9 %, hier. Du côté de Sports Club Stats, le pourcentage s’élevait à 73,5 %. Et vous savez quoi? Ce serait plaisant de voir les Leafs dans les séries. Il s’agit d’une équipe possédant une longue tradition dans un gros marché de hockey que l’on détestait comme les Bruins durant ses belles années.
MALÉDICTION
Je vous partage d’ailleurs une histoire que mon collègue Jonathan Bernier me demande de raconter depuis longtemps.
Le garçon de 13 ans que j’étais en 1967 avait été tellement frustré de voir les Leafs ravir la coupe Stanley au Canadien l’année de l’exposition universelle que je leur avais jeté un mauvais sort. Oui, oui, un mauvais sort! «Ils ne remporteront plus jamais la coupe Stanley!» avais-je dit à tout le monde.
Vous savez maintenant pourquoi les Leafs ne l’ont pas gagnée depuis 50 ans.
TALENTUEUX ET SPECTACULAIRES
L’anecdote amuse beaucoup mes confrères de Toronto qui me demandent chaque fois que l’on se rencontre quand je vais lever ma malédiction.
Je ne leur réponds jamais, mais j’ai bien l’impression que les Leafs vont finir par y mettre fin eux-mêmes au cours des prochaines années.
Ils sont jeunes, talentueux et spectaculaires.
Ils occupent le sixième rang au chapitre de la moyenne des buts marqués par match (3,03) et sont deuxièmes pour la moyenne d’efficacité en supériorité numérique (23,7 %).
Ils comptent cinq marqueurs de 50 points et plus, soit Auston Matthews (57), Mitch Marner (56), James van Riemsdyk (54), Nazem Kadri (52) et William Nylander (52).
Un sixième, Tyler Bozak qui totalise 48 points, se joindra bientôt au groupe.
La défense demande de l’amélioration, mais Frederik Andersen limite les dégâts en accomplissant une besogne fort respectable devant le filet.
LA FORCE DE BABCOCK
Rien ne dit que les Leafs ne rencontreront pas des embûches en cours de route.
Les Penguins et les Blackhawks n’ont pas atteint le sommet du jour au lendemain. Ils ont formé ou sont allés chercher les pièces qui leur manquaient avec les années.
Les Leafs misent toutefois sur un des meilleurs, sinon le meilleur entraîneur du hockey en la personne de Mike Babcock. On parle d’un entraîneur gagnant qui a la capacité de développer des joueurs.
Pas pour rien que la direction des Leafs lui a donné un pont d’or. L’équipe devrait être bonne longtemps sous sa direction.
PLUS DE COUNTRY CLUB
C’est peut-être une chose qui explique la longue émergence des Oilers d’edmonton, qui ne parvenaient pas à se qualifier pour les séries avant cette année.
Après sa première année à la présidence de l’équipe, Bob Nicholson, précédemment président de Hockey Canada, a mis fin à l’ambiance de country club qui régnait au sein de la direction en tassant Kevin Lowe et Craig Mactavish.
Il a embauché Peter Chiarelli au poste de directeur général et ce dernier a fait de Todd Mclellan son entraîneur.
Évidemment, un certain Connor Mcdavid est arrivé au même moment, mais n’empêche que ça prend des gens qualifiés pour prendre soin d’un diamant pareil.
Rappelons-nous les débuts de Steven Stamkos sous les ordres de Barry Melrose. Heureusement, quelqu’un avait levé un drapeau rapidement et Melrose était retourné commentateur à la télévision après seulement 16 matchs.
Embaucher un chum au détriment de la compétence ne se fait plus. La compétition est trop grande pour faire un mauvais choix.