Le Journal de Quebec

La peinture pourrait coûter beaucoup moins cher

Un expert belge affirme pouvoir faire baisser les coûts pour repeindre le pont de 400 M$ à environ 250 M$

- Taïeb Moalla

De passage à Québec, un spécialist­e belge en corrosion propose une technologi­e qui permettrai­t, selon lui, de faire passer les coûts de peinture du pont de Québec à 200 ou 250 millions $, soit bien moins que les 400 millions $ envisagés.

Depuis 2014, Bruno Saverys est le président de Zingametal­l, entreprise spécialisé­e en corrosion et en peinture d’infrastruc­tures à travers le monde. Durant 30 ans, ce Belge a travaillé dans le domaine de l’assurance de la peinture de diverses infrastruc­tures, dont des ponts.

«J’ai vu beaucoup de ponts rouillés à travers le monde. Et celui-là fait partie des pires», a-t-il signalé en entrevue avec Le Journal après une promenade de deux heures sur le pont, hier matin. Selon lui, «le pont de Québec a un cancer. Malheureus­ement, on met du sparadrap sur un cancer. Ça ne va pas le guérir. Il est très urgent de faire quelque chose».

À BASE DE ZINC

L’expert soutient que des problèmes de sécurité pourraient rapidement apparaître. «Dans cinq à dix ans, je suis presque persuadé qu’il y a des parties qui vont se détériorer de telle façon que l’acier aura disparu de certaines charpentes», a-t-il ajouté.

S’agissant de peinture, M. Saverys a affirmé que la surface totale à peinturer avoisine les 500 000 mètres carrés. Si on prend un budget de 400 millions $, le coût serait donc de 813 $ par mètre carré.

«Ça me semble énorme et disproport­ionné, a-t-il soutenu. À ce prix-là, je vous peins le plus beau yacht au monde. Un chiffre de 400 $ à 500 $ par mètre carré me semble plus raisonnabl­e.»

La compagnie de M. Saverys, Zingametal­l, propose une solution de revêtement (et non de «peinture», insiste-t-il) à base de zinc, élément chimique réputé pour être une des meilleures protection­s de l’acier contre la corrosion.

« PAS JOLI, JOLI »

Bruno Saverys affirme que le pont serait de couleur grise une fois son produit utilisé. «Ce ne serait pas joli, joli, a-t-il admis. Mais ça s’appliquera­it rapidement et ce serait moins cher.»

Ce dernier avance que son produit est déjà utilisé sur des poutrelles de l’aéroport de Québec. Il insiste également pour dire que sa solution est appliquée sur des ponts dans des pays nordiques, comme la Norvège, où les conditions climatique­s et les écarts de températur­es sont comparable­s à ceux du Québec.

Le spécialist­e belge doit se réunir aujourd’hui avec des ingénieurs proches du dossier du pont. A priori, aucune rencontre avec le maire de Québec n’est au menu.

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Bruno Saverys, spécialisé en corrosion et en peinture d’infrastruc­tures à travers le monde, s’est promené hier matin pendant deux heures sur le pont de Québec.

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