Le Journal de Quebec

Les farfadets de l’identité

- GILLES PROULX gilles.proulx@quebecorme­dia.com

Ils n’ont pas de mots assez durs pour l’identitair­e! Pourtant, dimanche dernier, les Trudeau, Mulcair, Boulerice et Coderre se pavanaient au défilé de la Saint-patrick. En fait, ils raffolent de l’identitair­e! C’est un puissant outil électoral. La seule identité qu’ils réprouvent, c’est la nôtre.

Je voyais nos politicien­s rampants tout vêtus de vert, de chapeaux et de cannes (avec sans doute un bon petit liquide dedans pour le froid) en train d’envoyer des bécots à tous les Irlandais le long de la rue Sainte-catherine. On les voit aussi au défilé arc-enciel ou au Nouvel An chinois. Aussitôt qu’ils peuvent se mettre un turban sur la tête, ils sont ravis de le faire. L’identitair­e, ils en mangent!

Bizarremen­t, ces mêmes moineaux se font invisibles à la fête bleue, qui est celle du Québec.

PHILIPPE « COUARD »

Les Irlandais ont droit à leur saint patron catholique (Patrick), à leurs symboles identitair­es et à leur folklore musical; les Québécois se sont fait arracher la référence religieuse (saint Jean) et tous leurs symboles ont été liquidés du défilé. On leur demande de jouer tous les styles de musique, y compris ceux d’autres cultures, si possible dans d’autres langues. On leur reproche quasiment de brandir leur drapeau.

Quant à Philippe Couillard, cet ami de l’identité irlandaise, il voit de l’«extrémisme» chez les caquistes ou les péquistes qui exigent un minimum raisonnabl­e de laïcité. Que pense-t-il du nationalis­me à l’irlandaise? Préférerai­t-il avoir affaire à L’IRA? On se rendrait vite compte que Couillard en anglais, ça signifie coward (lâche)... Parlant d’anglais, Couillard doit s’émerveille­r de voir les Irlandais qui parlent la langue du conquérant et qui ont oublié la leur, le gaélique.

MAISONNEUV­E RÉPUBLICAI­N

Nos Irlandais ont eu l’amabilité d’inclure dans le défilé un personnage représenta­nt de Maisonneuv­e brandissan­t le drapeau français tricolore (celui des coupeurs de têtes) au lieu du drapeau royal. Bonjour l’anachronis­me! Mais pardonnons-leur. Ça partait d’une bonne intention.

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