Il refuse de manger dans un resto où travaille une Noire
Plusieurs témoins choqués par ses propos racistes
MONT-JOLI | Un client du restaurant Dixie Lee de Mont-joli aurait refusé de manger son repas sur place, sous prétexte qu’une employée noire s’y trouvait, ce qui n’a pas manqué de soulever l’indignation du personnel et des clients.
Des témoins ont affirmé que l’homme d’une cinquantaine d’années a tenu des propos racistes, en raison de la présence de Woodelyne François, une jeune femme noire qui habite Mont-joli depuis 11 ans et qui travaille au Dixie Lee depuis l’été dernier.
«J’ai l’habitude d’être à la caisse en avant. J’avais déjà vu le monsieur venir ici. Il était entré et il était ressorti aussi vite», raconte Woodelyne, âgée de 22 ans.
REGARD
Samedi dernier, Woodelyne était à la cuisine à l’arrière. Elle affirme que l’homme se serait fait servir son repas sur un plateau pour le manger dans le restaurant, mais qu’il aurait changé d’avis quand il l’a vue, avant de tenir des propos racistes.
«Je n’ai pas compris ce qu’il a dit, mais il m’a lancé un de ces regards! Je me suis sentie tellement mal!»
C’est une employée à la caisse qui a raconté à la jeune femme les propos exacts de l’homme qui se serait déclaré raciste. «Ce qui m’a surtout fait de la peine, c’est qu’il aurait dit qu’il n’était pas le seul à Mont-joli qui pense ça», a dit l’employée du Dixie Lee. Elle n’avait pourtant jamais été victime de propos racistes ou même de regards insistants.
Le soir et les jours suivants, Woodelyne François ne voulait plus travailler à la caisse. Puis, une cliente a raconté l’incident sur Facebook et a condamné les propos de l’homme.
ENCOURAGEMENTS
Les encouragements ont fusé de toutes parts. «Ç’a m’a beaucoup touchée», affirme Woodelyne.
Le propriétaire du restaurant a aussi condamné les propos du client. «Il a dit qu’il ne reviendrait plus ici tant qu’elle serait là. Moi, ça ne me dérange pas du tout. Des clients comme ça, j’aime mieux ne pas en savoir», a dit le propriétaire Hugues Ouellet.
La mairesse de Mont-joli, Danielle Doyer, n’en revenait toujours pas lorsque questionnée à ce sujet hier, elle qui a été informée de l’incident lundi dernier. «Un malappris comme ça n’est pas bienvenu à Mont-joli. Malheureusement, on n’est pas capable de l’identifier, car je lui aurais écrit une lettre», a-t-elle lancé.