Crakmedia craint les impacts de la pénurie de main-d’oeuvre
L’entreprise a connu une croissance de 2000 %
Crakmedia estime qu’elle aura besoin de 50 nouveaux travailleurs d’ici deux ans pour soutenir sa croissance, mais la high-tech de Québec, qui enregistre un chiffre d’affaires de 45 M$, ne sait toujours pas où elle va les trouver.
Après une progression fulgurante de 2000% depuis cinq ans, Nicolas Chrétien prépare sa deuxième vague de croissance. Les promoteurs immobiliers comme Kevlar, qui cherche un locataire pour l’espace laissé vacant par MEC dans Saint-roch, ont beau lui courir après, à quoi bon agrandir s’il ne peut dénicher de nouveaux talents dans le marketing numérique?
«C’est très compétitif. En ce moment, j’ai le loisir de choisir mes clients et d’en refuser. C’est un peu frustrant d’avoir à trancher parce qu’on n’a pas les ressources humaines. Notre principal frein, c’est la quantité de gestionnaires et d’employés disponibles. Le manque est criant. Probablement que je serais déjà à 200 employés, car le potentiel d’affaires est là», affirme le PDG qui dirige une boîte de 100 travailleurs.
Le recrutement à l’étranger semble avoir atteint ses limites. Les processus d’embauche sont longs et coûteux. Jusqu’à 10 000 $ par tête. Souvent, après un an, tout est à recommencer. Les travailleurs s’ennuient à Québec et veulent aller voir ailleurs.
CROISSANCE PAR ACQUISITIONS
Pour atteindre ses objectifs, qui visent à doubler le chiffre d’affaires d’ici 2020, Crakmedia mise sur la croissance par acquisitions, ce qui lui permet de mettre la main sur des talents déjà formés. «Je ne vous cacherai pas qu’il n’y a pas une semaine où je ne suis pas sollicité par un fonds d’investissement. Je fais ma juste part financièrement et fiscalement, mais s’il faut ouvrir ou acheter d’autres entreprises, qu’elles soient à Québec ou non, on va y aller», a ajouté M. Chrétien.
TAUX DERÉTENTION
Afin d’améliorer son taux de rétention, Crakmedia a mis en place différentes initiatives. Les employés ont accès à un médecin en ligne gratuitement et bénéficient d’un remboursement de 200 $ par année pour s’inscrire au gym. C’est sans compter les petits déjeuners fournis, les jours de congé, les bonis, la formation continue, etc.
S’il avait le pouvoir de faire changer les choses, M. Chrétien améliorerait le soutien offert aux entreprises pour dispenser de la formation à l’interne et il faciliterait le processus d’embauche à l’international pour éviter qu’une mauvaise couleur d’encre sur un formulaire gouvernemental fasse tout reprendre depuis le début.