Le Journal de Quebec

« J’ai cru que J’allais mourir »

Les bons et… mauvais souvenirs de Jacques Villeneuve à Melbourne

- LOUIS BUTCHER clouis. butcher @quebecorme­dia.com

MELBOURNE | À peine arrivé en F1, après une carrière fructueuse en Indycar où il a notamment remporté les 500 Milles d’indianapol­is, Jacques Villeneuve a frappé un grand coup dès le premier Grand Prix de sa carrière disputé à Melbourne en 1996.

Le pilote québécois, à la surprise de plusieurs, signait la position de tête en qualificat­ions, non sans avoir battu son coéquipier Damon Hill, qui allait être couronné champion du monde au terme de cette même saison.

«J’étais arrivé très bien préparé en Australie, a relaté Villeneuve, en entrevue au Journal. J’avais pu réaliser des milliers de kilomètres en essais privés à bord de la voiture avant le début de la saison.»

Une pratique qui n’est plus permise en F1, si ce n’est que huit jours d’essais hivernaux réunissant toutes les équipes.

«C’était aussi la première fois que la course était présentée à Melbourne, poursuit-il. Tous les pilotes devaient découvrir le circuit comme moi.»

Villeneuve ne pouvait choisir un meilleur moment pour arriver en F1, puisque la Williams était considérée à l’époque comme la meilleure voiture du plateau.

Ne suffisait pour lui que d’exprimer son talent. Ce qu’il a fait d’entrée de jeu.

UNE EMBARDÉE TERRIFIANT­E

Le pilote québécois garde certes de bons souvenirs de ses participat­ions au Grand Prix d’australie, mais aussi de mauvais, dont cette affolante embardée qui aurait pu lui être fatale à Melbourne en 2001.

Au 5e des 58 tours de l’épreuve, Villeneuve tente de doubler la Williams de Ralf Schumacher, mais la manoeuvre échoue à très haute vitesse.

«Il a soudaineme­nt changé de trajectoir­e, ce qui est le pire comporteme­nt à adopter en F1», de prétendre le champion du monde en 1997.

L’accident n’est pas sans rappeler un autre, aussi terrifiant, survenu au même endroit l’an dernier à Melbourne, impliquant Fernando Alonso et Esteban Gutiérrez.

CHOC BRUTAL

La BAR de Villeneuve s’était littéralem­ent envolée avant de frapper le mur extérieur du tracé.

Le choc a été brutal, les images (que vous pouvez visionner sur Youtube) sont saisissant­es.

«J’ai cru, un instant, que j’allais mourir, a relaté Villeneuve. Quand vous êtes passager d’un bolide, vous ne savez pas où il va terminer sa course. Ça peut frapper très fort...»

Heureuseme­nt pour lui, c’est le dessous de sa monoplace qui a percuté en premier la barrière de protection, sinon c’est probableme­nt sa tête qui aurait encaissé l’impact.

«J’en suis sorti indemne, de poursuivre Villeneuve, mais j’ai eu mal au dos pendant six mois.»

L’accident a toutefois coûté la vie à un commissair­e de piste après que ce dernier eut reçu des débris de la monoplace de Villeneuve.

SI PRÈS DE LA VICTOIRE

Pour revenir à 1996, Villeneuve aurait pu, à bord de sa Williams-renault, remporter la victoire, le 10 mars à Melbourne, à son tout premier Grand Prix.

Un exploit que seulement deux pilotes dans l’histoire de la F1 (les Italiens Nino Farina en 1950 et Giancarlo Baghetti en 1961) ont réalisé.

Mais des ennuis mécaniques (fuite d’huile) l’ont forcé à lever le pied en fin d’épreuve ouvrant ainsi la voie à Hill avec cinq tours à parcourir.

«Mon ingénieur de l’époque [Jock Clear] m’a demandé de ralentir, sinon je risquais l’abandon, a indiqué Villeneuve. On a constaté qu’il restait moins d’un litre d’huile dans le réservoir lorsque j’ai rallié l’arrivée.»

Villeneuve s’est quand même retrouvé sur la deuxième marche du podium à sa toute première participat­ion en F1.

Ce n’était que partie remise puisque trois Grands Prix plus tard, le 28 avril au Nurburgrin­g, en Allemagne, il devait remporter la première de ses 11 victoires en F1.

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