Trudeau accuse le Québec de jouer un « jeu »
OTTAWA | (Agence QMI) Justin Trudeau accuse la classe politique québécoise de jouer un «jeu» en s’insurgeant de l’absence, dans le budget fédéral, de mesures concrètes pour le Québec.
Ottawa et Québec sont à couteaux tirés. De leur côté, les élus à l’assemblée nationale ont exprimé à la quasiunanimité, hier, leur «très grande déception» par rapport au budget fédéral déposé la veille.
Ils déplorent surtout l’absence d’engagements fermes pour les trois principaux projets de transport en commun dans la province, soit le réseau électrique métropolitain, le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal et le service rapide par bus à Québec.
Justin Trudeau a répliqué hier matin lors d’un point de presse à Toronto, laissant entendre qu’un engagement trop précis du fédéral concernant ces trois projets aurait peut-être été mal perçu au Québec.
«Si j’avais dit exactement comment [les projets] allaient se faire, ils auraient dit: “Ah, mon Dieu! Non, non, ce n’est pas à vous de décider ça, c’est à nous de le faire”», a dit Justin Trudeau.
«Je comprends le jeu qui se joue», a-til ajouté, sourire en coin.
LIBÉRAUX FÉDÉRAUX ÉTONNÉS
La sortie des élus provinciaux a provoqué l’étonnement le plus complet dans les rangs libéraux à Ottawa.
Plusieurs ministres du gouvernement Trudeau ont d’ailleurs défilé devant les caméras au parlement canadien, hier, pour se porter à la défense de leur budget.
En coulisses, on souligne que le fédéral attend toujours que les projets finaux pour le prolongement de la ligne bleue à Montréal et le SRB à Québec lui soient soumis. La ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, a d’ail- leurs invité Québec à «continuer de faire ses devoirs».
Le premier ministre a aussi souligné qu’il est faux de prétendre que les grands projets de transport québécois ont été oubliés. Il rappelle que le deuxième budget libéral prévoit une enveloppe de 20 milliards $ pour financer des projets d’infrastructures en transport en commun à l’échelle du pays au cours des 11 prochaines années.
COUILLARD INQUIET
Mais le premier ministre Philippe Couillard s’inquiète de devoir choisir l’un des trois gros projets.
«Ça ne me rassure pas si ce que ça veut dire, c’est: choisissez-en un, puis les deux autres, oubliez-les. Ça, ce n’est pas clair», a déploré M. Couillard en marge d’un point de presse à Lachute.