Son cell utilisé pour la piéger
Le présumé meurtrier a invité la jeune femme à venir récupérer son appareil... en disant qu’il serait absent
L’homme de 22 ans accusé d’avoir poignardé à mort son ex-copine à Mont-saint-hilaire lui avait volé son cellulaire dans le but de l’attirer chez lui, où il l’aurait assassinée dès son arrivée.
Horrifiés par la séquence des événements qui ont mené au meurtre de la jeune Daphné Huard-boudreault mercredi, les proches de la femme de 18 ans envisagent d’ailleurs de poursuivre le service impliqué, soit la Régie intermunicipale de police Richelieu-saint-laurent.
«C’est déjà dans les mains des avocats», a lancé le grand-père de la victime, Denis Boudreault, rencontré à son domicile hier midi. Les yeux rougis et la voix écorchée par les sanglots, l’homme a préféré ne pas en dire davantage sur la mort atroce de sa petite-fille.
Vêtu d’une combinaison blanche, Anthony Pratte-lops a comparu hier après-midi au palais de justice de Saint-hyacinthe.
Des accusations de meurtre prémédité, soit l’article le plus grave du Code criminel, ont été déposées contre le colosse de 300 lb.
«J’aurais aimé ça qu’il me regarde dans les yeux et qu’il comprenne qu’il n’avait pas le droit de faire ça et qu’il n’avait pas le droit d’enlever la vie d’une personne qui était merveilleuse, avec un coeur immense», a dit Alexis Massé, le nouveau copain de la victime, incapable de cesser de pleurer.
LA CHOSE À FAIRE
Même si elle n’avait pas été satisfaite de l’intervention des policiers sur son lieu de travail en matinée, Daphné Huard-boudreault avait quand même décidé de retourner les voir en terminant son quart de travail pour déposer une plainte contre son ex.
«Elle était enfin convaincue que c’était la chose à faire, parce qu’il était dangereux, a confié son amie et collègue Stéphanie Peddie, l’une des dernières personnes à l’avoir vue vivante. Chaque fois qu’il venait ici, on avait toutes peur. Il était vraiment effrayant.»
Elle a finalement changé d’avis et a préféré aller chercher ses effets personnels à son appartement. Anthony Pratte-lops avait dit qu’elle aurait le champ libre puisqu’il serait à Québec, mais il avait vraisemblablement menti et l’attendait de pied ferme.
Pour une raison qui demeure inconnue, la jeune fille n’a pas attendu son escorte policière avant d’entrer dans le logement situé au sous-sol.
En arrivant sur les lieux, la policière a rapidement noté que la porte était entrouverte. En entrant, elle aurait trouvé Anthony Pratte-lops couvert de sang. Le cadavre de la jeune caissière se trouvait à proximité. L’accusé l’aurait poignardée à mort.
L’agente qui a fait la macabre découverte a subi un violent choc et a dû être hospitalisée.
D’IMPORTANTES LACUNES
Environ quatre heures avant de commettre son meurtre présumé, l’accusé avait publié sur sa page Facebook deux vidéos dans lesquelles il exposait à tous ses amis les infidélités de son ex-copine. Il lui a notamment souhaité «tout le malheur du monde» et de ne jamais être heureuse.
D’importantes lacunes ont été soulevées par plusieurs témoins quant au travail des policiers de la Régie intermunicipale de police Richelieu-saint-laurent dans le dossier.
Les doutes se sont avérés si nombreux que le Bureau des enquêtes indépendantes a été chargé d’investiguer sur le travail des agents.