Le Journal de Quebec

Au nom d’allah

- denise bombardier eblogueuse ∫ au Journal Journalist­e, écrivaine et auteure

Chaque nouvel attentat islamiste provoque dans nos pays occidentau­x des réactions diverses, enveloppée­s d’une ouate de prudence et formulées dans un vocabulair­e qui cherche à atténuer la brutalité et l’intolérabl­e barbarie d’un acte meurtrier. «Nous n’avons pas peur», assurent nos dirigeants, obligés de cacher leurs mains tremblante­s derrière le dos lorsqu’ils commentent publiqueme­nt les tueries des soldats d’allah.

Des médias préfèrent parler de «fous» ou de «malades» afin d’éviter de jeter de l’huile sur le feu et laisser place aux amalgames accablant des musulmans. Or, le vocabulair­e psychiatri­que fait référence à une maladie mentale expliquant le besoin de tuer, supprimant ainsi la responsabi­lité pénale de ces criminels. Certains veulent laisser entendre que ces terroriste­s agissent par des pulsions incontrôla­bles et seraient donc inaptes à être jugés.

VRAI MOTIF

Or, cette tentative d’écarter le véritable motif de cette guerre, menée au nom d’allah par des combattant­s dont l’objectif est de détruire la culture judéo- chrétienne, sert à justifier Daech, Al-qaida, les talibans ou Boko Haram, qui créent la terreur sur tous les continents.

Les djihadiste­s ne se réclament ni du marxisme ni du fascisme. Leur combat n’a pas comme objectif d’abolir les inégalités sociales, l’exploitati­on politique ou économique. Ils recherchen­t non pas la paix, mais le cataclysme universel. Ce sont des combattant­s de la mort. Tuer est un sentiment orgasmique pour eux. Tuer tous ceux qui ne sont pas eux, tous les «infidèles», c’est-à-dire les chrétiens, les juifs, les athées, les bouddhiste­s, les hindous et les minorités musulmanes hérétiques à leurs yeux, et dont la présence sur terre est une offense à leur Allah à eux.

Le terroriste au passé de criminel, radicalisé probableme­nt en prison par un des imams qui sévissent en Angleterre depuis longtemps, a attendu son heure. Installé dans sa voiture, il s’est engagé sur le pont de Westminste­r, bourré de touristes, et a foncé dans la foule. Ensuite, armé de couteaux de 12 pouces, il s’est précipité vers un policier en faction devant le parlement, l’a poignardé à mort et a continué sa course vers des gardes armés qui l’ont descendu. Son fantasme religieux de vierges qui l’attendaien­t au paradis s’est réalisé.

VIGILANCE

Cessons de crier haut et fort que nous n’avons pas peur et que la démocratie qui est la nôtre va triompher. D’abord la peur, c’est-à-dire la conscience aiguë du danger, n’est pas que paralysant­e. Elle peut ajouter à la lucidité. Être sur ses gardes n’est pas un défaut. Lorsque le président Erdogan de Turquie, un musulman «modéré», déclare que les Européens ne pourront plus marcher dans la rue en sécurité si l’union européenne poursuit son hostilité à l’endroit de son pays, faut-il hausser les épaules?

Le paradigme pacifiste est chose du passé. Des touristes de neuf pays sont morts ou ont été blessés à Londres. Ils sont originaire­s de la Corée du Sud aux États-unis.

Au moment où j’écris ces lignes, un djihadiste français vient d’être arrêté à Anvers en Belgique pour avoir tenté de foncer dans la foule avec sa voiture.

Que conclure? Qu’il faut le soigner?

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 ??  ?? Le terroriste au passé criminel qui a sévi à Londres cette semaine a attendu son heure avant de frapper et de faire des dizaines de victimes.
Le terroriste au passé criminel qui a sévi à Londres cette semaine a attendu son heure avant de frapper et de faire des dizaines de victimes.

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