Québec cherche un promoteur
Le ministère du Tourisme veut redonner au bâtiment ses lettres de noblesse
La ministre du Tourisme se tourne vers le privé et l'international pour tenter de redonner ses lettres de noblesse au Stade olympique, a appris TVA Nouvelles.
Le ministère va se tourner vers des entreprises spécialisées afin de mesurer le degré d’intérêt national et international pour exploiter et gérer le Stade olympique, écrit-on dans un document qui sera mis en ligne aujourd’hui. «Il faut développer un projet novateur, quelque chose de visionnaire et c'est pour ça qu'on va en appel d'intérêt, a expliqué la ministre Julie Boulet. On saura si, à l'international, il y a des gestionnaires qui ont un intérêt à disposer de cette infrastructure-là, à l'opérer et à la rentabiliser.»
Le gouvernement ne se met aucune barrière. «Je pense au Cirque du Soleil, réfléchit à voix haute Julie Boulet. Est-ce qu'on pourrait avoir des promoteurs qui ont intérêt à faire des grands spectacles, des spectacles reconnus à travers le monde? Il n’y a pas de limites à ce qu'on peut imaginer.»
De son côté, le président-directeur général de la Régie des installations olympiques (RIO) croit que l'initiative pourrait donner des résultats. «Ça bouge sur le marché asiatique, le marché européen, le marché américain, a expliqué Michel Labrecque. Je pense qu'il peut y avoir un intérêt, oui! Montréal a besoin d'un amphithéâtre de 50 000 places. Ça vaut la peine de regarder ce qui se passe dans le monde.»
DIVERS SCÉNARIOS
Le gouvernement jongle avec divers scénarios. «[Pour] une vente, faudra voir, a souligné la ministre du Tourisme. Mais ça peut être un bail emphytéotique, une location à court terme. C'est sûr que si on trouve un preneur, ça va davantage justifier qu'on investisse pour refaire la toiture.»
Depuis l'effondrement d'une partie de la toile, lors du Salon de l’auto de Montréal en janvier 1999, le Stade n'attire plus que 400 000 visiteurs par année. Une quinzaine d'événements s’y tiennent.
«Le Stade n’est pleinement opérationnel que quatre à cinq mois par année, se désole le PDG de la RIO. On ne peut pas tenir de salon, il faut trouver une solution.»
DES MILLIONS
Depuis 1999, le gouvernement a investi des millions de dollars pour sécuriser la toiture. «[Ça coûte] 400 à 500 000 $ en entretien par année, a souligné la ministre Boulet. En chauffage, entretien et réparations [ce sont] 9,2 millions $ depuis la fin des années 90.» Remplacer ou non le toit du Stade sera une grosse décision que le gouvernement prendra l’automne prochain. Il s’agit d’un investissement de 200 millions $ à 300 millions $.
Le gouvernement donne jusqu'au 28 avril aux intéressés pour se manifester.
Et si personne ne montrait de l'intérêt? «On verra en temps et lieu, mais c'est avec toutes ces informations que le Conseil des ministres devra prendre une décision, a dit la ministre Julie Boulet. J'ai bon espoir qu'il y a des gens qui vont nous faire rêver et qui vont permettre que cette infrastructure devienne rentable.»