Le Journal de Quebec

La Régie se traîne les pieds

Réglementa­tion entourant le permis unique n’a pas encore été mise en oeuvre

- EMMANUELLE GRIL

Adoptée en mai 2016, la réglementa­tion concernant le permis d’alcool unique n’a pas encore été mise en oeuvre par la Régie des alcools, des courses et des jeux, ce qui plonge dans l’incertitud­e les propriétai­res de bars et de restaurant­s de la province.

À quelques semaines du début de la saison des terrasses, John Orr, propriétai­re de la chaîne Ye Olde Orchard Pub et Grill, qui a pignon sur rue à Montréal et sa périphérie, s’apprête à déposer les demandes de permis d’alcool pour ses établissem­ents. Pour la majorité d’entre eux, il doit détenir trois, voire quatre permis, puisque la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) exige que chaque pièce du bar ou du restaurant où l’on sert de l’alcool possède sa propre autorisati­on. «C’est très préoccupan­t et cela représente aussi des frais importants qui reviennent chaque année. Un permis unique simplifier­ait beaucoup les choses», se lamente-t-il.

ALLÈGEMENT RÉGLEMENTA­IRE ATTENDU

Ces lourdeurs administra­tives avaient pourtant été ciblées dans le rapport Audet sur l’allègement réglementa­ire dès 2012. À l’époque, le gouverneme­nt avait pris l’engagement d’éliminer le principe de permis «par pièce» pour le remplacer par un permis unique valide pour tout l’établissem­ent, incluant la terrasse.

«Le gouverneme­nt a respecté sa promesse et a inclus ces dispositio­ns dans le budget provincial de 2015-2016. Ces mesures ont été adoptées en mai dernier dans le cadre de la loi mettant en oeuvre diverses dispositio­ns du budget», explique Martine Hébert, vice-présidente principale de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI).

Se basant sur des données tirées du budget, la FCEI estime que les coûts supplément­aires engendrés pour les propriétai­res d’établissem­ents servant de l’alcool s’élèvent à 5 millions $ par an. Car non seulement ils doivent s’acquitter d’un permis de base de 608 $ par pièce, mais également d’un montant de 0,75 $ par personne, selon la capacité d’occupation. «Quand on a, dans un même établissem­ent, un coin resto-bar, une salle à manger et une terrasse, la facture monte vite», constate Martine Hébert, qui s’interroge sur les raisons pour lesquelles la RACJ n’a pas encore mis en oeuvre la nouvelle réglementa­tion.

LE DOSSIER « SUIT SON COURS »

Contactée à ce propos, la porte-parole de la Régie, Joyce Tremblay, a indiqué dans un courriel que «la Régie travaille actuelleme­nt à la préparatio­n d'un projet de règlement à ce sujet, le dossier suit présenteme­nt son cours».

Loin de rassurer John Orr, celui-ci croit plutôt que la RACJ pourrait accoucher d’un permis calculé en fonction du nombre de pieds carrés, ce qui, au bout du compte, coûterait le même prix aux propriétai­res que le permis par pièce.

« C’est très préoccupan­t et Cela représente aussi des frais importants qui reviennent Chaque année. un permis unique simplifier­ait beaucoup les Choses » — John Orr, propriétai­re de pubs

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John Orr, propriétai­re de la chaîne Ye Olde Orchard Pub et Grill, présente dans la grande région montréalai­se, s’apprête à déposer les demandes de permis d’alcool pour ses établissem­ents. Pour la majorité d’entre eux, il doit détenir trois, voire...

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