Le Journal de Quebec

Gardien : quel prix à payer ?

- yvon pedneault yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Le règlement prévoit que Marc Bergevin pourra, à partir du 1er juillet 2017, faire une propositio­n à son gardien, Carey Price, qui évoluera, en 2017-18, selon les conditions de sa dernière année de l’entente lui permettant d’encaisser 6,5 M$ par saison.

Le dossier attirera toute l’attention… comme celui de John Tavares, des Islanders de New York.

On l’a mentionné au préalable, Carey Price obtiendra à Montréal ou ailleurs l’argent qu’il convoite. On peut imaginer qu’il reluquera un contrat de plus de 10 M$ par année. Ce sont les standards établis à travers la ligue, avec l’augmentati­on des revenus, pour les joueurs de concession, ceux qui exercent un impact majeur au sein de leur formation… et, aussi, en s’attardant sur les comparable­s (VOIR TABLEAU 1).

Des standards qui impliquent aussi le marché dans lequel évolue l’athlète, la valeur de la concession, l’image que dégage l’équipe qui l’emploie et les objectifs toujours très élevés pour répondre à une clientèle fidèle et exigeante. Les succès des récentes saisons dictent aussi la carte de tarifs. Jonathan Toews et Patrick Kane ont dépassé le plateau des 10 M$ par saison en raison des trois coupes Stanley en six ans des Blackhawks de Chicago.

Bergevin sait ce qui l’attend dans le cas de Price. Il connaît aussi les règles de la négociatio­n.

Osera-t-il lancer dans les négociatio­ns que les gardiens ayant touché à la coupe Stanley au cours des dernières années, depuis 2006 comme l’indiquent les statistiqu­es, n’avaient jamais fait sauter la banque avant leur exploit? (VOIR TABLEAU 2).

Quatre d’entre eux ne touchaient pas 1 M$ au moment de gagner la coupe Stanley. Deux avaient des contrats inférieurs à 3 M$ par saison. Jonathan Quick et Corey Crawford ont profité de leur résultat inattendu en 2012 et en 2013 pour gonfler leur compte de banque, la saison suivante.

Mais, il est tout de même étonnant de réaliser que le plus haut salarié, parmi les gardiens ayant mené leur équipe à la victoire finale, avait été Tim Thomas, des Bruins de Boston avec 5 M$ en 2011.

Bergevin avancera quelques chiffres, ça ne fait aucun doute. Mais, le plus important pour le décideur du Tricolore, ce sont les prochaines semaines. Jusqu’où Carey Price conduira-t-il le Canadien? Sera-t-il le gardien dominant à partir du 12 avril alors que s’ébranleron­t les séries éliminatoi­res?

Ces prochaines semaines seront tout aussi importante­s pour Price. Il aura l’occasion de se faire une meilleure idée à savoir s’il a des chances de gagner la coupe Stanley avec ce groupe? Et, à cet égard, Bergevin aura une partie de la réponse à la question: le Canadien peut-il gagner la coupe Stanley avec ce groupe si jamais on plaçait Price dans la vitrine?

La plafond salarial complique le travail du directeur général. Ce qu’exigera Price sur le plan monétaire amenuisera le budget de Bergevin, enveloppe consacrée au recrutemen­t de nouveaux joueurs. Également, il y a le dossier Alexander Radulov, il y a le contrat de Alex Galchenyuk, il y a le contrat pour une autre année de Tomas Plekanec qui pèse lourd. Que fera-t-on avec Andreï Markov?

DES SEMAINES DÉTERMINAN­TES

Le problème de Bergevin, c’est que contrairem­ent aux Ducks, en 2007, il ne mise pas sur des joueurs comme Ryan Getzlaf et Corey Perry ou de Scott Niedermaye­r et Chris Pronger. Getzlaf et Perry, lors de la conquête de la coupe Stanley, touchaient respective­ment 881,000 $ et 684,000 $.

Voilà ce qui se produit quand une équipe se démarque au niveau du recrutemen­t des patineurs. Les Blackhawks ont gagné la coupe Stanley avec Antti Niemi et Corey Crawford (la première fois) parce qu’ils ont des grands leaders comme Toews, Dun- can, Brent Seabrook et Kane.

Ça explique pourquoi les prochaines semaines influencer­ont autant Carey Price que Marc Bergevin.

Price veut une réponse à ses interrogat­ions, c’est-à-dire ce qu’entend faire Bergevin pour améliorer cette équipe? Comment s’y prendra-t-il pour attirer des joueurs autonomes ou encore se prépare-t-il à un coup fumant? Bergevin devra trouver un moyen pour donner plus de punch à son attaque mais avec une masse salariale qu’il sera difficile à équilibrer en raison de l’investisse­ment colossal que représente­ra le salaire de Price.

Entre-temps, Bergevin possède-t-il un ou des gardiens capables d’assurer la relève? S’il avait des attaquants aussi dominants que Chicago ou les Penguins, peut-être qu’emprunter le même parcours que ces équipes en se tournant vers des gardiens pas très expériment­és serait une solution à étudier. Mais ce n’est pas

le cas.

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