Stroll prêt à faire ses débuts en F1
Lance Stroll est sur le point de disputer sa première course en F1
MELBOURNE | Felipe Massa s’est senti tout vieux quand on lui a demandé hier de parler de son coéquipier Lance Stroll, lors de la conférence de presse de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) en prévision du Grand Prix d’australie, coup d’envoi de la nouvelle saison de F1.
«J’ai connu Lance quand il avait huit ans, alors que mon fils [Filipinho] en a actuellement sept, a dit l’expérimenté pilote brésilien. Ça fait plutôt mal de constater que ce garçon est maintenant à mes côtés au sein de l’écurie.»
Cette remarque a fait sourire le Québécois qui, à 18 ans, est le plus jeune engagé en F1 cette année alors que Massa, de 17 ans son aîné, est l’un des doyens du plateau.
Devant des dizaines de journalistes venus des quatre coins de la planète, Stroll s’est très bien comporté, répondant avec assurance aux quelques questions qui lui ont été adressées.
Sachant toutefois qu’on passe maintenant aux choses sérieuses. Très sérieuses.
ATTENTE TERMINÉE
C’est sur la piste dès aujourd’hui, dans le cadre des deux premières séances d’essais du week-end à Melbourne, que Stroll a pu enfin se mesurer aux grosses pointures de la F1 et rouler à bord de ces véritables fusées sur quatre roues.
Si les activités promotion- nelles liées à ses commanditaires et les rencontres avec les médias font partie de leur quotidien, c’est d’abord et avant tout sur la piste que les pilotes veulent s’exprimer.
«Je me suis pincé à quelques reprises en arrivant à Melbourne en début de semaine, a-til avoué en entrevue au Journal hier après-midi. Mais là, je réalise que je suis véritablement un pilote à temps plein en F1. C’est excitant de vivre cette ambiance magique.
«Je suis un peu nerveux mais surtout impatient de prendre le volant de ma voiture, a-t-il poursuivi. C’est le premier Grand Prix de la saison, le premier de ma carrière.
«J’ai seulement hâte de faire ce que j’ai toujours voulu réaliser depuis que je suis tout jeune, soit de rouler un jour en F1 et d’affronter les meilleurs.»
LA FIERTÉ DE PAPA
Pendant notre entrevue, son père est venu le féliciter.
«Tu as bien fait ça, a dit le paternel. Tu paraissais très bien à la télé pendant la conférence de presse.»
Indéniablement, papa est fier de son fils. Peu importe le contexte qui a mené Lance à la F1, Lawrence a répété au Journal qu’il avait mérité sa place.
«Vous avez devant vous un jeune homme qui s’est consacré depuis plusieurs années à sa carrière de pilote sans le moindre compromis, a indiqué le fortuné papa. Ses efforts sont récompensés.
«Sans son travail acharné et son désir de se surpasser, il ne serait pas là, devant vous, à répondre à vos questions. Il réalise son rêve de rouler en F1 et c’est tout à son honneur.»
Le jeune pilote montréalais a répété qu’il a beaucoup à apprendre avant de penser aux résultats.
À commencer par cette première étape du championnat du monde à Melbourne, sur un tracé qui lui est complètement inconnu.
«C’est un environnement nouveau pour moi, a-t-il relaté, autant la voiture, mes adversaires et la piste, ici en Australie. Je suis conscient que la F1 n’est pas la F3, d’où j’arrive. Je compte y aller étape par étape, course par course, comme dans le passé.
«Je veux faire le mieux en sachant qu’il y aura des obstacles à surmonter. Je vais me concentrer sur mes affaires, pas celles des autres. Si ça ne va bien ici, je me dis qu’il reste 19 autres courses.
«La F1 est un marathon, pas un sprint.»
ÉVITER LA CASSE
Stroll reconnaît qu’il vivra un moment spécial quand le départ sera donné dimanche.
«La F1, c’est tellement différent, a-t-il souligné. Je devrai être alerte quand les feux rouges vont s’éteindre. Ce sera un moment spécial à vivre. Il faudra éviter la casse.
«Mais tout le monde est passé par là. Un premier Grand Prix, ça peut bien se passer, mais il peut aussi arriver que le résultat ne soit pas celui que vous souhaitez.»