Une robe de verre de 30 M$
Le béton du Grand Théâtre de Québec sera protégé des effets du temps, des intempéries et de l’humidité
Le Grand Théâtre de Québec changera radicalement d’apparence. Afin de préserver l’intégrité de son revêtement bétonné qui se dégradait à vitesse grand V, l’édifice sera encapsulé dans un écrin de verre.
Usée par le temps, la paroi extérieure s’est détériorée de façon irréversible dans les dernières années, d’où la nécessité d’investir pour assurer la sécurité du public.
Des morceaux de béton se détachaient de la structure. De plus en plus de fissures et d’infiltrations d’eau avaient été observées au fil des ans.
«À l’époque où ça a été construit [à la fin des années 60], le béton était une matière magique, éternelle et que les architectes aimaient énormément [mais] on se retrouve 45 ans plus tard avec une problématique. Toutes les mesures ont été prises pour déboucher sur un concept qui va régler le problème», a déclaré le président-directeur général de la Société du Grand Théâtre, Gaétan Morency, en conférence de presse.
SOLUTION « LA MOINS COÛTEUSE »
Le choix d’une «double façade ventilée» permettra de stopper la dégradation de l’enveloppe extérieure. La cage de verre freinera la migration de l’humidité intérieure dans les murs, empêchant ainsi la corrosion des armatures et l’éclatement du béton, un matériau poreux, a expliqué en substance l’architecte Éric Pelletier.
«On travaille avec un verre ultra clair. Il y aura moins de réflexion et on va voir beaucoup l’édifice. On ne voulait pas le dénaturer», a-t-il exprimé, rendant hommage à l’architecte de renom Victor Prus qui a rendu l’âme récemment à l’âge vénérable de 99 ans.
Le budget de 30 M$, autorisé par le Conseil des ministres, sera respecté, at-on assuré. L’entrepreneur sélectionné, Pomerleau, s’est engagé à livrer le projet à l’intérieur de cette enveloppe.
La solution retenue est «la moins coûteuse», a insisté le ministre de la Culture Luc Fortin, ajoutant qu’il s’agit d’un investissement essentiel en raison des «enjeux de sécurité». «Il y a quand même 275 000 spectateurs qui viennent ici chaque année», a-t-il rappelé.
AUCUN SPECTACLE ANNULÉ
Autre avantage non négligeable de la robe de verre: les travaux sur l’enveloppe extérieure n’auront «aucun impact» sur la programmation culturelle. Le conseil d’administration de la Société du Grand Théâtre redoutait les impacts d’une fermeture. Cela signifie que l’orchestre symphonique de Québec, l’opéra de Québec et le théâtre du Trident poursuivront leurs activités sans interruption et qu’aucun spectacle ne sera annulé. Le chantier débutera au printemps et se terminera au plus tard pour la rentrée automnale, en septembre 2018. La grande murale du sculpteur Jordi Bonnet sera également préservée. Le Grand Théâtre a été inauguré en 1971. On y trouve notamment deux salles de spectacle, le Conservatoire de musique de Québec et une galerie d’art.