Le Journal de Quebec

Quel est au juste mon problème?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Depuis trois ans, je panique devant deux défis viraux : le ice bucket challenge et le mannequin challenge, qui ont fait le tour du monde. Je panique à la seule idée de me retrouver au coeur d’un de ces jeux filmés, même si je ne suis pas une habituée des réseaux sociaux. À chaque fois qu’un hashtag attire autant de participan­ts, surtout si j’en prend connaissan­ce le soir, ça m’empêche de dormir et augmente ma tension. Je ne suis même plus capable de tolérer les jurons et les impolitess­es des autres à mon endroit. Résultat, j’ai décidé de fermer mes comptes Facebook et Twitter à la fin de 2016. J’ai même ralenti l’écoute de la télévision et de la radio parlée.

Me retrouvant avec du temps libre dont je pouvais disposer à ma guise, j’ai développé plusieurs passions sérieuses pour le tricot, le magasinage d’objets de collection, la photograph­ie, les finances, le vélo, la marche à pied et l’écoute des matchs de la LNH.

Rendue à 37 ans, si je n’ai encore ni enfant ni conjoint, c’est que je suis Aspie Girl, ce qui est en fait une forme d’autisme au féminin. Je fais tout pour éviter de me distraire de ce qui m’intéresse le plus. Je me couche à 7-8 h le soir pour me réveiller 6h plus tard, prendre mon petit déjeuner et me recoucher pour récupérer mes heures de sommeil manquantes. Moi qui ai quitté l’école sans diplôme, je gagne ma vie en mettant en vente sur internet les lainages que je fabrique, ainsi qu’avec un petit job à temps partiel. Deux matins par semaine je fais mon épicerie à vélo à 2km de mon domicile, et deux nuits par mois, je rêve d’embrasser un amoureux que je n’ai pas et je fais des photos de moi en tenue sexy. Voilà ma vie Louise, qu’en pensez-vous? Amélie

Si vous êtes bien dans ce genre de vie et si votre horaire vous convient, qui suis-je pour oser l’évaluer? Si chacun se donnait les moyens de vivre en fonction des ses goûts et de ce qui satisfait le plus ses aspiration­s, tout le monde serait plus heureux. Et comme il est toujours plus difficile de s’adapter à la en société lorsqu’on est affecté par le syndrome d’asperger comme c’est votre cas, je trouve heureux que vous soyez aussi équilibrée dans la vôtre.

Je suis une femme de 45 ans, et il me semble que depuis la puberté, je ne suis jamais parvenue à atteindre un niveau d’équilibre affectif qui me permette de dire que je suis enfin devenue une adulte. J’ai comme l’impression, dans chacune de mes relations, de ne jamais atteindre la perfection que je recherche. De là mes multiples ruptures et l’absence de stabilité dans ma vie.

Mon horloge biologique m’annonce que je devrai faire une croix sur la possibilit­é d’être mère. Ça ne me dérange pas trop même si certains dans mon entourage le croient et lui attribuent mon découragem­ent actuel. Mais la cause n’est pas là selon moi. Elle est plutôt dans le fait que je ne rencontre jamais d’hommes qui soient faits pour moi. Malgré des débuts prometteur­s, je finis toujours par me rendre compte qu’on m’a trompée sur la marchandis­e. Pourquoi est-ce que je me fais toujours avoir? Pourquoi est-ce que je n’apprends pas d’une fois à l’autre? R. S-T.

Comme l’élément de base de toutes vos relations c’est vousmême, Il faudrait chercher en vous où le bât blesse. Se pourrait-il que seul l’attrait sexuel ou physique soit le moteur de votre attirance pour quelqu’un? Êtes-vous prête à n’importe quoi pour avoir un homme à votre bras? Souffrezvo­us de dépendance affective? Des réponses positives à ces trois questions devraient vous mettre sur la piste du problème, mais la volonté de changement ne peut venir que de vous.

Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots. – Martin Luther King

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