Parlons d’amour, c’est urgent
Tout le Québec a été bouleversé par le meurtre ignoble de Daphné Boudreault.
L’enquête du BEI va nous montrer si les policiers ont fait tout ce qu’ils devaient faire pour protéger cette jeune femme de son ex violent qui l’avait déjà menacée à plusieurs reprises…
Mais d’ici là, nous devons tous nous poser une question, une question qui me hante depuis des années…
Pourquoi autant de jeunes femmes s’amourachent d’hommes qui les maltraitent et les font sentir comme des moins que rien?
VIVRE AVEC SOI
Ça arrive malheureusement trop souvent.
Des filles brillantes et allumées qui tombent sous le joug de «bad boys» manipulateurs qui les détruisent à petit feu – et, parfois, les tuent.
Pourquoi autant de femmes (qui, par ailleurs, peuvent mener une carrière enviable et multiplier les succès professionnels) ont-elles une aussi mauvaise estime d’elles-mêmes? Qu’est-ce qui cloche? Pourquoi ces femmes acceptent d’être traitées de la sorte?
Pourrait-on parler de ça franchement, ouvertement, sans tabou?
Dire que pendant ce temps, dans les écoles du Québec, on gaspille un temps précieux à «étudier» les superstitions des uns et des autres, sous prétexte d’améliorer le «vivre ensemble»…
Peut-on apprendre à nos enfants à bien vivre avec euxmêmes avant de leur apprendre à vivre avec le monde entier?
Est-ce trop demander?
LES JEUNES SOUFFRENT
Au lieu de parler de religion à l’école, pourrait-on parler d’amour, d’intimité, de respect?
Me semble que c’est autrement plus urgent que de savoir que tel ou tel groupe croit que le monde a été créé par une pieuvre géante ou par une déesse à huit bras qui vit sur un nuage…
Nos enfants souffrent. Émotivement, psychologiquement et sexuellement.
Et les nouvelles technologies ne font qu’augmenter leurs souffrances…
Pourrait-on parler de ça avec eux? En classe?
Avec des spécialistes qui savent ce qu’ils vivent et qui savent comment leur parler?
L’idée d’introduire un cours qui s’appelle «Initiation à la vie sexuelle» vous agace? Pas de problème. On va appeler ça «Croissance personnelle». Ça vous va?
On y parlera d’amour, de jalousie, de respect, d’intimité, de sexualité et, surtout, d’estime de soi.
L’amour, c’est bien, mais il faut apprendre à tracer des lignes.
Qu’est-ce qui est acceptable dans une relation? Qu’est-ce qui ne l’est pas? Quels comportements sont toxiques? Comment reconnaître un manipulateur?
Vivement un cours de « croissance personnelle » à l’école !
À L’ÉCOLE
Vous me direz que l’école n’est pas la place pour avoir ce genre de conversations. Foutaise. Ces conversations, il faut les avoir en groupe. Que les filles et les garçons parlent ouvertement de ce qu’ils vivent. Qu’ils comparent leurs histoires, qu’ils échangent…
Vous le savez comme moi, ce n’est pas avec papa et maman qu’ils pourront avoir ce genre de conversations…
Trop peur de se faire juger. Et, surtout, de se faire donner la leçon par des vieux schnocks dépassés qui ne savent même pas télécharger la dernière version de Wordperfect. Nos enfants crient à l’aide. Mais on se bouche les oreilles et on leur enfonce des bondieuseries dans la gorge…
Les sexologues ont tout à fait raison d’être en colère. Comme parents, nous avons le devoir de les appuyer.