Réflexion sur l’aide médicale à mourir
Le gouvernement Couillard examine la possibilité d’élargir les soins de fin de vie
Ceux qui réclament une aide médicale à mourir élargie aux personnes inaptes ou en voie de le devenir devront prendre leur mal en patience avec la démarche de réflexion amorcée par le ministre Barrette.
«Ce que l’on dit: prudence», a répété le ministre de la Santé, en faisant le point sur la voie qu’empruntera son gouvernement pour y réfléchir. La route s’annonce longue.
«Nous devons prendre le temps, exactement comme on a pris le temps de faire la réflexion sur l’aide médicale à mourir», a prévenu M. Barrette.
Au moment d’adopter la Loi concernant les soins de fin de vie après quatre ans de débat, en 2014, les élus de l’assemblée nationale n’avaient pas été capables de s’entendre sur la possibilité, pour les personnes inaptes, de s’en prévaloir.
REPRISE DU DÉBAT
Le débat a toutefois repris dans la foulée, notamment, du cas plus récent de Jocelyne Lizotte, tuée par compassion par son conjoint parce qu’elle n’était pas admissible.
«Prenons les choses une par une, a indiqué de son côté le premier ministre Philippe Couillard, en marge d’une annonce à Montréal. On n’est pas à l’étape actuellement de proposer quelque chose. On est à l’étape d’analyser la situation et de voir quelles seraient les répercussions.»
EN TROIS VOLETS
En plus de confier un mandat d’analyse des motifs de refus à la Commission sur les soins de fin de vie, un groupe d’experts sera mis sur pied.
Le ministre Barrette a aussi demandé à sa collègue à la Justice, Stéphanie Vallée, de clarifier les zones grises du Code criminel sur la notion de «mort raisonnablement prévisible» introduite avec l’adoption du projet de loi fédérale C-14.
Considérant tout le chemin déjà parcouru sur le sujet depuis 2009, la mère du projet de loi sur l’aide médicale à mourir, Véronique Hivon, comprend mal pourquoi le ministre Barrette ne procède pas tout de suite avec une commission parlementaire où il serait possible d’entendre publiquement élus et experts.
Le député caquiste François Paradis, qui s’attend à ce que l’exercice se poursuive encore après les prochaines élections, en 2018, tient lui aussi à ce que la population soit consultée.