Le Journal de Quebec

Le cellulaire au volant sera débattu

Des élus tenteront d’identifier des moyens pour Contrer le fléau qui tue sur les routes

- BENOIT CHARETTE Valérie Gonthier l Vgonthierj­dm

Des députés de l’assemblée nationale se pencheront sur l’utilisatio­n du Cellulaire Au volant dans l’espoir d’identifier des pistes de solution pour enrayer Ce fléau qui fait des ravages sur les routes du Québec.

Une enquête du Journal révélait récemment que cette mauvaise habitude fait maintenant presque autant de morts que la conduite en état d’ébriété et, surtout, huit fois plus de blessés.

À la suite de la parution de notre reportage, le député Benoit Charette, de la Coalition avenir Québec (CAQ), avait demandé que la Commission des transports se penche sur le problème.

Or, Le Journal a appris que les membres de la commission viennent tout juste d’adopter une motion en vue de la tenue de consultati­ons particuliè­res «concernant l’utilisatio­n des appareils de téléphonie mobiles au volant».

«On voit régulièrem­ent dans les médias des nouvelles sur des accidents de la route impliquant le cellulaire au vo- lant. C’est une réalité dont la société ne peut plus faire fi», a indiqué M. Charette, député de Deux-montagnes et porte-parole en matière de transports à la CAQ.

«On remarque une prise de conscience depuis les articles que vous avez publiés», a-t-il ajouté, soulignant qu’il faut songer à être plus sévère avec les contrevena­nts.

DIFFÉRENTE­S SOLUTIONS

Lors de ces audiences, qui devraient avoir lieu d’ici la fin de la session en juin, les parlementa­ires souhaitent notamment entendre trois coroners. Certains d’entre eux ont déjà émis des recommanda­tions ou des pistes de solution, certaines parfois controvers­ées.

Parmi eux, on remarque le coroner Me Yvon Garneau qui martèle que le nombre de points d’inaptitude pour l’utilisatio­n du cellulaire au volant doit passer de quatre à neuf.

Les élus veulent aussi avoir l’avis de la Dre Renée Roussel, qui prône notamment l’installati­on de brouilleur d’ondes pour rendre inutilisab­le le cellulaire en voiture, et le Dr Michel Ferland, qui a déjà proposé que l’infraction soit ajoutée au Code criminel au même titre que la conduite avec les facultés affaiblies.

«C’est un débat très important. On a tous, à un degré différent, développé une certaine dépendance à ces outils. Il ne faut ainsi pas nier cette technologi­e, mais plutôt réfléchir pour bien l’utiliser, de façon sécuritair­e», a suggéré M. Charette.

La Société de l’assurance automobile (SAAQ) et le CAAQuébec seront aussi invités à participer aux consultati­ons.

La Commission des transports vise à déposer son rapport au plus tard à l'automne prochain.

NOUVELLE LOI DEMANDÉE

La mère d’une victime du cellulaire au volant se réjouit que des élus passent maintenant à l’action.

«Je suis contente que ça bouge enfin. Si les sanctions ne changent pas, les gens n’adapteront pas leurs habitudes. Avec une nouvelle loi, ça en ferait réfléchir plusieurs», a lancé Claudie Landry.

Distraite par son cellulaire, sa fille Laura Tardif est morte lorsqu’elle est entrée en collision avec un train à un pas- sage à niveau en juin 2014, à L’isle-verte.

«On espère que le ministre des Transports s’en saisisse rapidement afin qu’on puisse éventuelle­ment amener des changement­s au Code de la sécurité routière», a aussi glissé M. Charette.

Le Bureau du coroner a dit être prêt à collaborer à la commission, dans le but «d’encourager toute démarche visant à diminuer le nombre de décès accidentel­s au Québec, notamment sur les routes».

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Le coroner a conclu que Nicolas Roy utilisait son cellulaire lorsqu’il a perdu le contrôle de son véhicule à Ange-gardien, en 2013.
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Député de la CAQ
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