Le Journal de Quebec

MTQ : la fuite de Couillard

- Mario dumont eblogueur ∫ au Journal Économiste, animateur et chroniqueu­r cmario. dumont @quebecorme­dia.com L@ mariodumon­t

Cela fait des années que le ministère des Transports du Québec se fait malmener dans l’actualité. Cela fait des années que la population du Québec prend conscience des failles majeures qui existent dans le fonctionne­ment du MTQ. Mais les deux dernières semaines ont été au-dessus de tout.

D’abord, une tempête de neige est venue présenter ce ministère comme une bureaucrat­ie figée, sans jugement et déconnecté­e des besoins de la population. Une semaine plus tard, la vérificatr­ice générale a dressé le portrait d’une tour de Babel où règnent la méfiance et la déresponsa­bilisation.

AUCUNE DÉTERMINAT­ION

La réaction du gouverneme­nt à ce rapport de la vérificatr­ice fut molle et apathique. Le premier ministre n’a exprimé aucun intérêt. Il essaye de ne pas y penser.

Le ministre des Transports Laurent Lessard s’est contenté de dire que les constats étaient intéressan­ts, mais qu’une grande partie du travail de redresseme­nt est déjà en cours. Personne ne l’a cru. Personne ne croit non plus qu’il soit la personne capable d’opérer les réformes requises.

Globalemen­t, la réponse du gouverneme­nt manque cruellemen­t de vigueur compte tenu de la gravité des enjeux. Le ministère des Transports n’est plus le petit ministère de la voirie du siècle dernier.

DANS NOS VIES

Ce ministère a un impact majeur sur nos vies, sur notre économie et sur les finances de notre gouverneme­nt. Le MTQ dépense annuelleme­nt près d’un milliard de dollars en plus de gérer d’énormes chantiers. Il est responsabl­e de nos déplacemen­ts et de la congestion qui peut gâcher nos vies. Il est responsabl­e des transports de marchandis­es si critiques pour l’économie. Dans un cas extrême, vous pouvez même perdre la vie sur des routes mal entretenue­s.

Pour accomplir ce précieux boulot, il y a du bon monde au ministère des Transports, des employés dévoués qui voudraient que ça marche rondement. Or, ni le fonctionne­ment du ministère ni l’atmosphère de méfiance ne leur fournissen­t des conditions pour faire leur travail de la meilleure façon.

Philippe Couillard n’a pas pris le taureau par les cornes, il a plutôt choisi de s’esquiver. Pour lui, le ministère des Transports est devenu une terrible patate chaude. Depuis quand? Depuis le jour où il l’a retiré des mains de Robert Poëti. Celui-ci nous avait donné l’impression de s’être attelé à la tâche herculéenn­e de réparer le MTQ.

Poëti, un ancien policier, n’a jamais eu la chance d’effectuer son travail. Il a été dégommé de sa fonction à la surprise générale. On aura beau dire que le choix des ministres appartient complèteme­nt à la discrétion du premier ministre, rarement assiste-t-on à une rétrograda­tion aussi incomprise. Nous sommes nombreux à être restés sceptiques quant aux véritables motifs du congédieme­nt.

Depuis ce temps, ce sont les portes tournantes aux Transports. Et l’actuel ministre a beau être un politicien d’expérience. Il n’est pas un passionné d’administra­tion publique ni le genre de ministre minutieux qui pourrait opérer les changement­s requis. Sa perte de crédibilit­é dans la gestion de l’après-tempête de neige aura achevé définitive­ment sa crédibilit­é comme redresseur potentiel.

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Il faudrait que le gouverneme­nt de Philippe Couillard comprenne que le ministère des Transports n’est plus le petit ministère de la voirie du siècle dernier.
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